De Tupiza jusqu’au Salar de Uyuni

Après la dernière publication un peu hors-sujet, reprenons le récit de nos aventures:

 

Dates de notre séjour:

Tupiza; Lundi 18 au Jeudi 21 juillet 2016

Trek vers Uyuni: Jeudi 21 au dimanche 24 juillet 2016

 

Nous savions qu’un autre grand moment de notre voyage approchait. Il était évident que nous irions voir le légendaire Salar d’Uyuni.

Plutôt que de le faire comme la majorité des visiteurs, nous avons préféré l’aborder un peu différemment et de ne pas nous baser dans la ville d’Uyuni, mais un peu plus à l’ouest, depuis Tupiza, où des agences organisent des treks vers le Salar, mais avec d’autres paysages à admirer, et avec (d’après ce que l’on sait), nettement moins de monde.

Le bus de Potosi partait vers 20h, durait quelque chose comme 7h. Bref, pas très appétissant, même si on a connu vraiment pire. Du coup, nous avons opté pour un taxi partagé (un van, en fait) que nous avons payé 80 bolivianos (contre 50 pour le bus), mais avec l’avantage d’être bien plus souple en termes d’horaires, plus court aussi et pour pas beaucoup plus cher. Ainsi, nous sommes arrivés à Tupiza en début de soirée. Nous nous sommes installés dans notre hôtel, puis nous sommes partis dîner.

Tupiza est une petite ville très calme, très tranquille et très sûre. Ce n’est pas particulièrement joli, mais elle offre l’opportunité de voir une ville assez authentique, pas trop défigurée par le tourisme.

 

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A Tupiza (comme sur tous les marchés locaux de Bolivie de du Pérou): vous voulez un steak frais?

 

Notre hôtel, Los Salares, plutôt sympathique, organisait des expéditions vers Uyuni, en passant par des lagunes et d’autres points d’intérêt, et arrivait à Uyuni 4 jours plus tard (et 3 nuits à passer dans des touts petits villages situés le long du trajet. On nous a proposé un tour en formule privée, juste nous deux, ou bien partagée. Outre le fait que la formule partagée est moins chère, nous avions aussi envie de rencontrer d’autres personnes. Voyager à deux, c’est sympa, mais on passe toute notre temps ensemble, et nous sommes toujours ravis de rencontrer d’autres personnes, d’autant plus quand elles sont sympas (il n’y a pas de raison qu’elles ne le soient pas). On nous a donc demandé de patienter afin de partir deux jours plus tard avec d’autres personnes. Ok pour nous, d’autant plus qu’il y a de jolies choses à voir autour de Tupiza.

Ici, nous sommes dans l’Altiplano. La Cordillère des Andes est la chaîne montagneuse la plus haute de la planète, après l’Himalaya. S’il y a effectivement des à-pics vertigineux, le cœur de la Cordillère constitue un vaste plateau, assez plat, couronné par des hautes montagnes et des volcans appelé l’Altiplano. Cette région est partagée entre la Bolivie, le Pérou, le Chili et l’Argentine. Ici, l’altitude moyenne est de 3300 mètres. Après le plateau du Tibet, c’est la deuxième zone habitée la plus haute de la planète.

Le lendemain, nous sommes partis nous balader près de la ville, vers un lieu appelé le Canyon de l’Inca (ici, à peu près tout s’appelle « … de l’Inca »). Nous sommes encore très très haut et le soleil cognait vraiment très fort. Notre carte très sommaire nous a néanmoins permis de trouver le sentier. A peine sortis de la ville, le sentier était en fait un immense dépotoir. Des bouteilles en plastique, des sacs plastiques éparpillés sur le sol ou accrochés aux branches des buissons et des nombreux, beaucoup trop nombreux objets divers. C’est avec le cœur serré et de la tristesse que nous avons traversé cet endroit. Quel dommage que les gens ne prennent pas plus soin de leur chez eux et jettent ainsi leurs déchets sans se préoccuper des conséquences:(

Après un peu de marche, nous arrivons dans un superbe décor minéral. Les rochers qui ornent les montagnes ont des formes absolument spectaculaires. C’est très sec, il y a quelques arbres qui étendent leurs branches et nous apportent une ombre bienvenue, de l’herbe jaunie et des arbustes. Nous croiserons peu de monde. Quelques marcheurs, quelques 4×4 et quelques cavaliers qui nous saluent en nous dépassant.

Nous arrivons finalement au fameux canyon. En fait, nous sommes face à deux montagnes, très serrées, et entre leurs parois se trouve le canyon. Nous ne pouvons pas aller plus loin, et nous faisons demi-tour. Sur le chemin, nous passons par la Puerta del Diablo, une ouverture dans un pan de rocher. On nous avait pronostiqué 5h de marche aller retour, mais c’est en 3 petites heures que nous avons fait la balade.

 

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Près de Tupiza, décors minéraux

De retour à l’hôtel, on nous demande finalement de patienter une journée supplémentaire pour partir vers Uyuni : des personnes qui feront partie du groupe sont arrivées dans la nuit avec le bus et souhaitent se reposer. C’est compréhensible. Nous profiterons de la journée suivante pour faire… pas grand chose. Si ce n’est que ça m’a permis de prendre le temps de préparer notre prochaine étape qui sera dans les alentours d’un lac très grand et très haut au milieu des Andes… le soir, nous irons faire un tour dans le sauna de l’hôtel. En fait, une pièce avec un poêle à gaz. Il faisait bon dans la pièce, mais franchement pas assez pour nous faire couler la moindre goutte de sueur.

Le lendemain, nous voici donc partis pour notre expédition. Nous serons deux 4×4. Dans notre groupe, il y aura deux françaises, deux belges néerlandaises, une espagnole parlant parfaitement français et deux belges néerlandaises ainsi que deux argentines de Buenos Aires (deux sœurs) qui devaient avoir environ 55 ans. Et donc, si on fait abstraction du staff, je me suis ainsi retrouvé seul représentant masculin au milieu d’un groupe de 9 filles. Ce qui est quelque peu intimidant. Si si, je vous assure.

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Pas très loin de Tupiza

Nous ferons voiture commune avec les argentines, notre chauffeur Milton ainsi que son épouse qui sera une des cuisinières. Nous avons essayé tant bien que mal de faire la conversation avec les deux dames argentines… qui n’ont pas fait long feu lors du voyage. Elles n’avaient pas voulu trop boire d’eau de peu d’avoir envie de faire pipi et avaient également décliné les feuilles de coca que notre chauffeur leur proposait. Bref, tout ce qu’il ne faut pas faire à ces altitudes. En effet, il est super important de boire régulièrement de petites quantités d’eau afin de fluidifier le sang. Et quant à la coca, brisons tout de suite les croyances associées à ces feuilles.

Les habitants des Andes en consomment depuis des temps immémoriaux. Ils se contentent de mettre les feuilles non transformées dans leur bouche. Soit ils la mâchent et l’avalent, soit ils en mettent une petite quantité tout au fond de la bouche et ils laissent la saveur et les substances actives agir pendant 3 heures avant de les recracher. Certains la chiquent, dans ce cas, ils rajoutent des substances comme de la chaux, et ce sont ces gens assez âgés qu’on voit parfois avec la bouche complètement ravagée par la chaux. Autrement, elle peut aussi être consommée en mate (prononcez « maté »), c’est à dire qu’on ajoute simplement des feuilles dans une tasse d’eau très chaude pour avoir une infusion.

Amandine et moi sommes vraiment très amateurs de la plante sacrée des Incas, pour ses bienfaits, mais aussi parce que nous en aimons le goût. Le goût justement est vraiment prononcé et est déroutant pour ceux qui y goûtent pour la première fois. Cette feuille contient aussi la substance active nécessaire à l’élaboration de la cocaïne, certes, mais consommée brute, on ne voit pas d’éléphant rose ou de lapin blanc en retard pressé de retourner dans son trou. Les bienfaits médicales sont prouvés : elle aide à supporter le mal de l’altitude, elle permet de fluidifier le sang, ainsi les muscles sont mieux alimentés en oxygène et le corps est plus apte à fournir des efforts, c’est aussi un coupe-faim. Bref, cette plante est une alliée précieuse pour mieux supporter les altitudes élevées.

Fermons la parenthèse.

Une de nos amies argentines est rapidement tombée malade : maux de tête, maux de ventre, vomissements. Le lendemain, ce sera sa sœur. Finalement, ne pouvant pas profiter de notre expédition (elles sont restées dans la voiture pendant qu’on allait se balader), elles ont finalement été ramenées pendant la nuit par Milton dans un centre médicalisé. Sans doute que la musique dans la voiture ne les a pas aidées non plus : si on a commencé gentiment avec la très agréable musique traditionnelle, qui était de circonstance, on a aussi eu droit à de la musique vraiment très kitch qui, pour l’amateur de rock et de blues que je suis, était assez rapidement insupportable. Mais on a pu négocier pour brancher mon fidèle iPod et mettre des chansons plus agréables que même notre chauffeur a bien aimé.

Dans l’autre voiture, ils ont eu moins de chance avec le chauffeur DJ qui faisait tourner en boucle l’Aventurier d’Indochine ainsi que Enrique Iglesias. Bref, j’avais beaucoup de respect et de compassion pour nos amies qui étaient suffisamment courageuses pour endurer de telles épreuves.

Bref, au troisième jour, nous n’étions plus que deux dans la voiture.

 

Nous sommes donc passés par nombre de sites qui offraient des paysages aussi variés que spectaculaires : des décors minéraux, des lagunes, des salars. Les décors étaient grandioses : des montagnes colorées, des lagunes de différentes couleurs, des animaux comme des lamas ou des vigognes mais aussi des ruines Incas. Nous avons notamment visité les superbes ruines d’une ville Inca vraiment très étendue. Quel bonheur que de retrouver enfin les murs en pierre, les portes et les fenêtres trapézoïdales et les autres éléments caractéristiques de l’architecture Inca.

Et puis, nous avons retrouvé un vieil ami. Un ami que nous avions rencontré il y a 5 mois. Si vous vous souvenez de nos articles sur le désert d’Atacama, nous avions parlé du volcan Licancabur que nous avions vu depuis le Chili. Et bien, nous l’avons revu, mais cette fois-ci, depuis la Bolivie.

 

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Lamas de l’Altiplano

 

 

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Jump de l’Altiplano (en regardant la caméra)

Ci-dessous: paysages de l’Altiplano bolivien. La nuit, il fait très froid, alors l’eau se transforme en glace.

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Ruines Incas

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Lamas

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Une lagune

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Sur la glace de la lagune

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De l’eau chaude!
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Dans le bassin d’eau chaude (je suis à droite!)

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Le volcan Licancabur, côté bolivien

 

 

 

Le lendemain, nous nous arrêterons pour voir des geysers. Puis, un peu plus loin, à des sources chaudes. Il faut une certaine motivation pour se déshabiller, enfiler son maillot de bain et braver les températures froides pour aller dans un bassin d’eau. Mais une fois dedans… quel bonheur et quel pied ! Nous resterons plus de 30 minutes à savourer les bienfaits de ces sources chaudes.

 

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Geysers

 

Nous avons vraiment apprécié et été émerveillés par les décors de l’Altiplano bolivien. Il y a quand même eu des moments un peu tristes, notamment à la Laguna Colorada dont les berges étaient jonchées de cadavres et d’oeufs abandonnées de flamands roses. Moi qui aime tant ces oiseaux… j’étais vraiment surpris de voir autant de cadavres. Notre guide nous a expliqué que c’est tout simplement le froid et les conditions extrêmes de l’Altiplano qui a causé toutes ces morts.

Dans une note toute positive, si nous avons beaucoup apprécié notre balade, c’est aussi beaucoup grâce à nos compagnes de voyage nous ont aussi laissé un excellent souvenir et ont grandement contribué à nous laisser un excellent souvenir de notre balade. Bref, les filles, si vous me lisez, un grand merci pour vos sourires, votre gentillesse,votre humour, votre énergie positive et votre bonne humeur ! Ce fut un réel plaisir de vivre ces aventures avec vous.

Quand nos journées arrivaient à leur fin, le soleil déclinait dans le ciel, et, avec, lui, les températures qui dégringolaient franchement. Dans la journée, je trouvais qu’il faisait très bon. Enfin… du moins, moi, je me baladais en t-shirt, comme à mon habitude quand le soleil vient réchauffer ma peau, mais les filles autour de moi, avec leurs multiples couches de vêtements à cause du vent très froid, me regardaient quand même comme un extra-terrestre.

Et donc, le soir, il faisait franchement, mais vraiment froid. Il faut dire que ça devait faire 2 ou 3 semaines qu’Amandine et moi n’avions pas eu de source de chaleur le soir dans notre hôtel. Et croyez-moi que ça devient pénible. Mais vraiment vraiment très pénible Je ne suis pas très frileux, mais quand il fait aux alentours de 5°c dans la chambre, c’est froid. Et figurez-vous que dans notre dernier hôtel, il faisait aux environs de -5°C dans la chambre. Oui, vraiment ! En effet, nous avons dormi dans des endroits assez simples. Des petits villages pauvres de l’Altiplano qui n’ont vraiment pas grand chose du confort moderne que nous connaissons. C’est vraiment sympa, ça a du charme, mais quand il s’agit d’aller se coucher, c’est pas si facile. Ne parlons pas des toilettes ou des douches assez vétustes qui rajoutaient leur zeste à l’expérience. D’autant plus qu’il s’agissait pour moi de partager ces endroits avec toutes ces représentantes de la gente féminine. Je me sentais quelque peu comme un intrus.

 

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Un village dans lequel nous avons dormi

 

Ci-dessous, d’autres paysages que nous avons vu lors de notre périple5X8A3734 (Copier)5X8A3723 (Copier)5X8A3709 (Copier)5X8A3702 (Copier)5X8A3535 (Copier)5X8A3515 (Copier)5X8A3509 (Copier)5X8A3486 (Copier)5X8A3481 (Copier)5X8A3458 (Copier)5X8A3454 (Copier)

 

Le dernier après-midi… nous roulons et Milton nous annonce que nous sommes au Salar de Uyuni. Nous voyons des montagnes fantomatiques et une vague couche blanche sur le sol. Milton nous explique qu’à cet endroit, la couche de ciel est superficielle et que nous verrons mieux un peu plus tard.

 

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Aux portes d’Uyuni

Nous arrivons à notre hôtel de sel et nous nous installons. Le sol est effectivement recouvert d’un véritable tapis de sel, le mobilier et une partie des murs est aussi recouverte de sel.

Nous avions tellement trouvé la nourriture bonne, surtout les soupes, que j’avais demandé aux cuisinières s’il était possible d’organiser un petit cours de cuisine pour apprendre à faire la soupe façon sud-américaine. Les cuisinières avaient accepté, et, ainsi, Amandine et nos amies ont pu avoir un cours très succinct de cuisine (le secret réside dans le fait de râper les légumes et d’ajouter de la farine de mais épaissit). Et, ensuite, nous sommes montés dans le 4×4 pour aller enfin voir le Salar et le coucher de soleil.

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Cours de cuisine
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La soupe qui mijote

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L’hôtel de sel

Le Salar d’Uyuni est un vaste désert de sel situé sur les hauts-plateaux du Sud-Ouest de la Bolivie.

Cette étendue de sel est située à 3 658 m d’altitude. Avec une superficie de 10 582 km21, elle constitue le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Ses dimensions sont de 150 kilomètres sur 100. La disparition du lac préhistorique Tauca, 14 000 ans auparavant, a donné naissance à la croûte de sel la plus grande du monde qui recouvre aujourd’hui ce salar. En s’asséchant, il laissa derrière lui deux petits lacs encore visibles, le lac Poopó et le lac Uru Uru et deux grands déserts de sel, le salar de Coipasa et le gigantesque salar d’Uyuni.

Le désert se compose de sels de bore (Ulexite), de chlorures, carbonates et sulfates de sodium, potassium, magnésium et lithium. Selon l’estimation de l’United States Geological Survey, le salar d’Uyuni recèle 5,5 millions de tonnes de lithium exploitables sur les onze millions de tonnes que compte la planète. Les réserves de lithium, composant essentiel des batteries électriques, sont actuellement le centre des attentions du gouvernement, ainsi que de plusieurs multinationales. Le salar d’Uyuni fait partie du « triangle du lithium » entre le salar d’Atacama au Chili et le salar del Hombre Muerto en Argentine qui concentre 70 % des réserves mondiales de lithium3.

Le sel est exploité, mais la production annuelle d’environ 25 000 tonnes ne risque pas d’épuiser les 64 milliards de tonnes estimées du gisement4 (en effet, l’épaisseur du sel varie de 2 à 120 mètres, selon les endroits5).

Le salar d’Uyuni est balayé par des vents constants soufflant de façon relativement continue durant toute l’année. Entre janvier et mars, les précipitations inondent les bords du salar d’Uyuni, qui peuvent être recouverts d’une trentaine de centimètres d’eau, sur cette étendue absolument plate.

Une activité touristique se développe pour faire découvrir ce site. Plusieurs pistes le traversent. Les véhicules tout terrain peuvent y rouler en toute sécurité, mais sa traversée peut être plus ardue de décembre à mars, lorsque le salar d’Uyuni est parfois inondé pendant quelques semaines. L’épaisseur de l’eau dépasse rarement les 10 à 15 centimètres. Comme le salar est parfaitement plat, il est inondé sur toute sa surface, ce qui en fait un gigantesque miroir. En 2001, la saison des pluies a été très pluvieuse, le salar n’a fini de sécher qu’en août, ce qui est exceptionnel. Il n’a plus été possible de le traverser avec un véhicule pendant plusieurs semaines. La réverbération des rayons du soleil sur la surface du désert de sel provoque un fort éblouissement, et rend obligatoire le port de lunettes de soleil haute protection. Un hôtel, situé au centre du lac et entièrement construit en sel, est une curiosité du lieu. L’île de corail d’Incahuasi, couverte de cactus candélabres dont certains sont âgés de 1 200 ans, est isolée dans ce désert salé.

Source: Wikipedia

 

 

Comme je l’avais déjà évoqué, Uyuni fait partie de ces endroits dont on a entendu parler. On a une idée de ce à quoi ça ressemble, on le fantasme et on se dit que ça doit être drôlement beau. Et donc, notre voiture nous amène et on se retrouve sur ce lieu tant espéré, rêvé et fantasmé. Et la magie opère aussitôt. Aucune déception possible. Le spectacle est grandiose : du blanc, du blanc, du blanc, aveuglant sous l’intense soleil qui brille dans la pureté du ciel bleu de l’Altiplano. Du blanc à perte de vue sur l’immense étendue blanche parfaitement plate, avec au-dessus le soleil et le bleu intense du ciel.La réflexion du soleil sur le blanc du sol génère des mirages: on a l’impression de voir une brume déformer les montagnes qui sont au loin, phénomène similaire à la réflexion du soleil sur l’asphalte l’été.

La voiture s’arrête. On pose les pieds sur l’épaisse couche de sel qui se révèle être extrêmement dure. On regarde autour de nous, et il n’y rien d’autre que ce paysage incroyable avec ce blanc qui fait mal aux yeux à perte de vue. Bien évidemment, pas la moindre végétation. Imaginez donc : sous nos pieds, environ 7 mètres de sel avec des couches d’eau. Aux endroits les plus extrêmes, on estime l’épaisseur entre 60 et 80 mètres de sel… et, avec lui, sous nos pieds, la plus grande réserve de lithium de la planète. Ce minerai permet de fabriquer des médicament pour lutter contre la dépression (il stabilise l’humeur), mais, surtout, il attire toutes les convoitises car il permet de fabriquer des batteries pour voiture électriques. Et, à ce jour, la Bolivie refuse totalement que ce filon soit exploité. Bien des compagnies étrangères rêvent de s’en emparer et de l’exploiter. Mais pour l’instant, la Bolivie tient tête et le Salar reste pratiquement inviolé, à l’exception de petites exploitations de sel.

Notre guide nous apprend également que sous le sel, se trouvent en fait des couches d’eau. Effectivement, il y a parfois des trous à la surface, et on y voit de l’eau remonter. Ces trous peuvent être très profonds….

 

Revenons-en à notre groupe : tout le monde est complètement euphorique. On se penche, on touche le sol, on essaie de casser la croûte de sel, on y goûte même. Et commence la séance de photo pour immortaliser l’endroit et le moment. Nous assistons au coucher de soleil. Et le froid commence à devenir intense. Notre guide nous presse, et, dans un état entre la tristesse de partir -momentanément- et l’euphorie de l’endroit, nous rentrons à l’hôtel où nous nous préparons à affronter la nuit la pluie froide que j’ai connue dans une chambre.

 

Ci-dessous: le mythique Salar de Uyuni (premières photos devant nos yeux ébahis)

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Quand le soleil se prépare à se coucher, les ombres s’allongent

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Le soleil se couche sur l’immensité blanche

 

Le lendemain, nous nous levons très très tôt pour aller voir le lever de soleil.

Le froid est encore très intense. Imaginez un peu, on dit que les températures peuvent descendre à -40°C sur le Salar… nous allons sur l’isla Uncahuasi. Il s’agit d’une montagne couverte de rochers et de cactus qui se dresse au milieu du Salar. Nous payons le droit d’entrée, nous montons au sommet et attendons avec avidité les rayons du soleil afin qu’il nous réchauffe. Malgré les couches de vêtements, nous avons froid (même moi). Enfin, voilà le soleil qui nous offre un superbe spectacle. Ensuite, nous redescendons prendre notre petit-déjeuner. Sur le chemin, nous voyons des rochers de coraux pétrifiés qui viennent étayer l’hypothèse que le Salar fut un océan ou une mer dont l’eau s’est évaporée et dont le seul est resté là. Nos cuisinières nous ont préparé un très bon gâteau et le mate nous réchauffe un peu. Finalement, notre voiture nous amène au milieu de l’immensité blanche du Salar pour que nous en profitions une dernière fois.

Il fait enfin meilleur. Tout le monde est heureux, les appareils photos travaillent autant que les modèles qu’ils photographient : tout le monde fait parler son imagination pour prendre les pauses les plus saugrenues possibles (sans parler des photographes qui s’allongent sur le sol, donnent des indications sur les chorégraphies à exécuter) et les cartes mémoire se remplissent.

Tout le monde reste émerveillé et ébahi par le spectacle. Nous faisons aussi des photos de groupe, les guides nous aident à trouver des morceaux de sel cristallisé à ramener avec nous et nous partons.

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Isla Uncahuasi
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Un drapeau français flottait au pied de l’île. On a posé avec!
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Notre dream tream: nos guides, nos cuisinières, les filles, et moi… merci à vous!
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Contemplation, recueillement, méditation (ça tombe bien, ça faisait longtemps que je n’avais pas médité)
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Détail de la croûte de sel

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Nous allons ensuite à la ville d’Uyuni. Effectivement, celle-ci ne présente que très peu d’intérêt. Nous n’avons pas l’intention de passer la nuit ici et nous achetons nos billets de bus pour nous rendre à La Paz. Je craignais que nos amies soient lassées de nous, mais elles prendront leur billet avec nous et nous ferons le trajet ensemble, de nuit, jusqu’à La Paz.

 

Ci-dessous: le cimetière des trains d’Uyuni

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Après avoir partagé un repas avec notre amie espagnole, voici venu l’heure de rejoindre le bus pour nous rendre à La Paz.

Et c’est au petit matin, alors qu’il fait encore nuit noire que nous arrivons au terminal de bus. C’est avec un réel pincement au cœur que nous remercions et disons au revoir à nos amies et que nous montons dans un taxi qui nous amène à notre hôtel.

 

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