McLeod Ganj et sa Sainteté le Dalaï-Lama

Date de notre séjour : du samedi 3 au samedi 10 juin 2017

Avant de poursuivre la lecture de cet article, je vous demanderais de bien vouloir laisser de côté vos préjugés, vos doutes ou vos certitudes et de vous contenter de lire notre témoignage et de bien vouloir faire confiance à notre sincérité. Merci d’avance!

 

Lorsque nous avons essayé de faire notre itinéraire, j’avais considéré l’idée d’aller à Dharamshala (on voit parfois écrit Dharamsala et au final, je ne sais pas laquelle des deux orthographes est correcte!) ou plus précisément à McLeod Ganj, la petite ville où le Dalaï-lama et le gouvernement tibétain se sont établis après avoir quitté leur terre natale, le Tibet, qui avait été envahi par les troupes chinoises. Mais bon, au final, y aller sans avoir aucune certitude de voir le Dalaï-lama qui vit dans une résidence placée sous haute sécurité (le gouvernement chinois serait ravi de ne plus entendre parler de lui), je ne voyais pas trop l’intérêt. Je n’avais pas regardé récemment son site Internet, et j’ai eu la grande surprise d’entendre Amandine me dire qu’un enseignement allait avoir lieu dans les prochaines semaines : du 5 au 7 juin 2017. Nous serions dans cette zone géographique à ce moment-là, il nous était donc tout à fait possible de pouvoir y assister.

Nous avons pris un bus de nuit qui devait nous amener à Dharamshala, et moyennant quelques roupies supplémentaires, c’est à McLeod Ganj qu’il nous a amené. Nous y sommes donc arrivés au petit matin. Notre première tâche a évidemment été d’aller déposer nos affaires à notre hôtel, le Kunga, qui dispose d’un excellent restaurant italien.

McLeod Ganj est en altitude, au milieu des montagnes et surmontée de quelques sommets enneigés. Nous avons pu nous rendre rapidement compte que la ville est assez petite, les rues sont étroites, assez embouteillées avec des voitures qui klaxonnent copieusement les piétons qui essaient tant bien que mal de cohabiter avec celles-ci, les scooters et les autres personnes. La communauté tibétaine est logiquement présente en grand nombre ici et il y a nombre de boutiques d’artisanat tibétain ainsi que des étals dans les rues. La plupart des gens qu’on croise égrainent leur mala (une sorte de chapelet tibétain) en récitant des mantras, on croise de nombreux moines et des gens portant les vêtements traditionnels tibétains. Nous sommes donc samedi matin et les enseignements commençaient lundi matin.

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Des vues de McLeod Ganj

 

Notre première étape, c’est d’aller à un office du gouvernement tibétain afin d’obtenir l’accréditation nécessaire pour assister aux enseignements. Ça tombe bien, le bureau est juste à côté de l’hôtel. Quelques personnes sont déjà là et nous sommes quelque peu stressés : aura-t-on notre accréditation (y-a-t-il encore de la place?). La porte du bureau s’ouvre, on fait la queue, on nous fait remplir un questionnaire, on nous prend en photo et quelques instants plus tard, nous sommes dehors avec notre précieux badge ! Première mission accomplie : on sait qu’on pourra assister aux enseignements !

Nous nous sommes dirigés vers le temple du Dalaï-lama, qui se trouve juste en face de sa résidence. Celle-ci est effectivement fermée par une enceinte, on voit des caméras de vidéosurveillance et même des soldats indiens qui sont en faction. Le gouvernement Indien ne prend pas de risque avec la sécurité de sa Sainteté. Avant d’arriver au temple, on passe par des allées dans lesquelles se trouvent le musée du Tibet, ainsi que des panneaux d’information rappelant la tragique situation de ce pays, un monument à la mémoire des tibétains qui se sont volontairement immolés par le feu afin de protester contre la situation de leur pays ainsi qu’un panneau avec les photos de ces martyrs au destin tragique. Ils mentionnent également le cas du 11ème Lama Panchen. Après le décès du 10ème, le Dalaï-lama avait reconnu un jeune enfant comme étant la réincarnation de cette éminente figure du bouddhisme tibétain. Alors qu’il avait 4 ans, des troupes chinoises sont venus arrêter le jeune enfant ainsi que ses parents pour l’emprisonner. Le plus jeune prisonnier politique de la planète. Il serait aujourd’hui âgé d’environ 24 ans, mais aucune information le concernant n’est connue, son sort est donc incertain… après l’invasion chinoise, de nombreux temples ont été pillés et détruits pour ne devenir que des ruines, des textes sacrés, thangkas, ou sculptures ont été détruits, de nombreux tibétains ont été emprisonnés et torturés et il y a une volonté de diluer la population et de sa culture en imposant l’apprentissage du chinois à l’école et inciter les chinois à venir s’installer au Tibet afin de rendre la population tibétaine minoritaire dans son pays. Loin des regards des médias et de l’actualité, la question des droits de l’homme reste préoccupante dans la Région « Autonome » du Tibet.

 

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La résidence du Dalaï-Lama

Par ailleurs, savez-vous qui est le Dalaï-lama ? Pour les tibétains, il est tout simplement le Bouddha de la Compassion. Un être éveillé donc. Traditionnellement, il était aussi le chef du gouvernement tibétain, mais l’actuel Dalaï-lama, le 14ème à porter ce titre, a abandonné cette autorité afin de se consacrer à sa tâche de leader spirituel. Pour le gouvernement chinois, il est s’agit d’un « terroriste ».

Après avoir monté quelques escaliers, nous arrivons donc au temple, un bâtiment d’une taille relativement modeste et nous pénétrons à l’intérieur afin d’aller voir l’endroit où le Dalaï-lama s’installe pour ses enseignements. Il y a évidemment une sorte de trône, un gigantesque Bouddha derrière, des objets que nous ne connaissons pas rangés derrière des portes vitrées, des thangkas ainsi que plusieurs immenses statues. Autour de nous, les visiteurs se prosternent devant le trône, posent leur front dessus ou font des photos. Nous sortons et contournons le temple, on fait notre traditionnel tourner de moulins à prières et on rentre dans un autre temple. Puis, nous continuons notre chemin afin de mieux connaître les lieux. Mais nous sommes vraiment perplexes : où nous asseoir afin de nous donner le maximum de chances de pouvoir voir sa Sainteté ? Nous savons que les nombreux moines qui séjournent ici ont leurs habitudes et qu’on ne pourra pas sans doute pas s’asseoir à l’intérieur du temple.

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Ci-dessus: à l’intérieur du temple du Dalaï-Lama

Nous nous asseyons à l’extérieur du temple, perplexes, ne sachant pas trop quoi faire. En effet, quitte à être venus jusqu’ici, nous aimerions évidemment pouvoir le voir, le plus près possible… mais notre karma nous était favorable…

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A côté de nous, une dame était assise, en train de méditer. Quelque chose nous disait qu’elle devait bien connaître l’endroit et qu’elle saurait nous donner des informations. Et il y avait sans doute autre chose chez elle. Mais je n’osais pas interrompre sa méditation. Il a suffit d’un sourire d’Amandine pour que débute la conversation et voilà comment nous avons rencontré Valérie. Elle nous a appris qu’elle était française et qu’elle vivait désormais ici depuis 7 ans. Elle avait tout laissé derrière elle, notamment un très bon emploi qui lui assurait des revenus confortables, pour se lancer dans une vie spirituelle qui l’enrichissait nettement plus que sa vie précédente. Elle était donc venue s’installer ici, afin de vivre à côté de sa Sainteté le Dalaï-lama, auquel elle portait un amour, une fidélité et une admiration sans faille. Elle nous a aussi raconté sa première rencontre avec lui, les larmes de bonheur qui lui sont venues et les émotions qu’elle a ressenti par sa simple présence, en nous disant qu’elle ne pouvait pas mieux nous expliquer ou nous décrire ces émotions. Et elle nous a aussi appris qu’elle le connaissait personnellement vu qu’elle est une de ses élèves… nous sommes partis dans de grandes explications, sur le récit de nos vies, nous avons tout de suite éprouvé beaucoup de respect et d’admiration pour Valérie. Par ailleurs, sa propre expérience, ses explications étaient des plus précieuses et des plus enrichissantes. Il faut aussi dire qu’on s’est vite rendus compte que, spirituellement parlant, elle était dans des sphères extrêmement élevées.

Et elle nous a aussi donné des conseils sur les endroits où nous asseoir afin de le voir de près, en nous montrant la porte par laquelle il avait l’habitude d’entrer et de sortir du temple. Elle nous a conseillé de laisser un papier avec nos noms sur le sol afin de réserver notre emplacement. Malheureusement, de cet endroit, on ne pouvait pas voir le trône à l’intérieur du temple, mais, selon Valérie, c’était le meilleur endroit où nous pouvions nous installer afin de pouvoir le voir arriver et partir. Et, comme la providence (mais moi, je préfère dire le karma) était avec nous, elle avait même avec elle du papier et du gros scotch. Nous avions avec nous une serviette, nous l’avons scotchée tout au bord de l’allée, avec nos noms scotchés dessus. Nous sommes restés quelques instants devant en espérant que tout se passe bien… pour l’instant, nous ne pouvions pas faire grand chose de plus pour aujourd’hui. Nous avons remercié Valérie et nous sommes partis.

Le lendemain, nous sommes retournés vers le temple. Des tapis/matelas avaient été installés partout par terre autour du temple et j’étais très inquiet quant au sort de notre serviette. Mais, en arrivant à notre emplacement, j’ai la surprise de trouver un matelas installé avec notre serviette scotchée dessus… nous resterons un peu sur place avant de voir arriver Valérie qui nous dira que c’est elle qui a scotché notre serviette après que le personnel soit passé installer les matelas. Ces derniers se préoccupent assez peu des réservations qui ont été faites et les enlèvent sans remords. Nous lui sommes évidemment si reconnaissants… nous discutons encore longuement avec elle puis nous la laissons afin qu’elle puisse aller faire ses pratiques.

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Ci-dessus: tout est prêt pour les enseignements
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On essaie de réserver notre place, et on espère…

Lundi matin, nous mettons le réveil très tôt afin d’arriver au temple vers 6h et sécuriser au maximum notre emplacement. Nous passons d’abord par une boutique qui se trouve un peu après le portail d’entrée du temple afin de récupérer le récepteur radio FM qui nous permettra d’avoir la traduction des enseignements (en anglais, pour nous) après l’avoir réglé sur la bonne fréquence. Nous somme parmi les premiers, nous attendons afin de passer la sécurité et les contrôles et nous voyons arriver Valérie, tout sourires et heureuse comme à chaque fois qu’elle est amenée à voir sa Sainteté. Les vigiles fouillent notre sac ainsi que nos poches de façon approfondie (aucun appareil appareil électronique -hormis le récepteur radio- n’est autorisé, à moins qu’on ne dispose de l’accréditation nécessaire) puis on monte et on s’installe sur notre place. Tout autour de nous, des gens ont fait comme nous et laissé un coussin ou leur nom pour réserver leur place. Mais nous, nous sommes au premier rang ! Des militaires équipés de fusils mitrailleurs patrouillent devant nous.

Valérie, elle, est assise plus loin, étant connue, elle a une place préférentielle qui lui permet d’être au bord de l’allée tout en voyant le trône dans le temple.

Le temps passe et les alentours se remplissent. Les hauts-parleurs récitent des prières avant de se taire. Les enseignements devaient débuter à 8h, mais à 8h40, toujours rien. Soudainement, on sent qu’il se passe quelque chose. Et en moi, aussi, je sens qu’il se passe des choses… nous voyons des lamas qui portent des objets au bout desquels brûlent des encens, et, finalement, voici sa Sainteté qui apparaît, tout sourires, derrière l’angle du bâtiment. Il salue les gens qui sont là en levant la main. Et puis il passe la porte quelques instants après pour s’installer dans le temple. Ce fut très bref, mais nous l’avons vu… et avons compris ce dont parlait Valérie. Les tibétains l’appellent Kundun, ce qui signifie « Présence », et, effectivement, rien que par sa simple présence, nous ressentons des émotions incroyables. Une chaleur et un bonheur qui tourbillonnent dans la poitrine et qui, je vous l’assure, n’ont rien à voir avec le fait de voir son boys band favori (si vous voyez ce que je veux dire). Nous nous levons afin d’aller nous placer à un endroit où on peut le voir, mais les militaires nous demandent rapidement de ne pas rester là.

Lors d’une de ces petites visites pour le voir, Amandine reviendra me voir, complètement bouleversée, en me disant qu’il l’avait regardé et lui avait souri…

L’enseignement était surtout destiné à la jeunesse tibétaine et était assez général et totalement accessible à tous. La traduction était vraiment très bien, facile à comprendre, mais parfois ça allait quand même un peu trop vite lors d’explications qui étaient plus difficiles.

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Ci-dessus: photos prises lors des enseignements. Source: site officiel de sa Sainteté (nous n’avions pas le droit d’amener notre appareil photo)

On nous a aussi distribué gratuitement du délicieux thé tibétain au beurre ainsi que du pain. Le lendemain, pour faciliter le travail et éviter le gaspillage, nous aurons la bonne idée de ramener nos tasses.

Vers 12h, celui que j’avais beaucoup de mal à appeler sa Sainteté jusque-là, a fini ses enseignements et commence à quitter le temple. Je me mets debout, mais un militaire me demande de me rasseoir et de me reculer afin de lui laisser suffisamment de place.

On sent de la tension autour de nous, mais c’est à nouveau des émotions très puissantes qui s’emparent de moi lorsqu’on le voit sortir du temple, entouré des lamas qui l’accompagnent. Là encore, il sourit, salue des gens, mais je ne me souviens pas s’il est allé les voir. Il s’avance dans l’allée, plus très loin de nous et il s’arrête à quelques mètres. Amandine, à côté de moi, a encore plus de mal à maîtriser son émotion… il regarde les gens qui sont à côté de nous, puis nous, en nous demandant si nous sommes espagnols (je n’ai pas la moindre idée de pourquoi). Nous répondons que non. Sans trop savoir ce que je fais, je prends le beau mala que nous avons acheté à Bodhgaya avec mes deux mains, et je le lève au-dessus de ma tête. Quelques instants plus tard, alors que je ne réalise pas totalement, je me rends compte que sa Sainteté est venu jusque moi et qu’il se trouve juste devant moi… il pose sa main sur mon mala en prononçant quelques mots que je n’entends pas et, avec une infinie douceur (et tendresse), il pose sa main sur la mienne en disant là encore quelques mots, puis, il s’éloigne. Je suis figé. Je ne comprends pas ce qui s’est passé, mais ça vient vraiment de se produire.

J’ai le cœur qui bat très fort et là encore, il y a des tourbillons de bonheur et d’ondes positives qui dansent dans ma poitrine. Je regarde dans sa direction et je le vois s’éloigner, saluer sans trop s’attarder puis disparaître dans l’escalier.

Ivres de joie, nous allons voir Valérie qui aussi heureuse que nous de l’avoir vu s’arrêter pour venir s’arrêter devant nous, elle nous dit avoir même prié pour que cela se produise. Évidemment, nous comprenons alors les émotions qu’elle nous avait décrites lorsqu’elle l’avait rencontré pour la première fois (et les fois suivantes). Et là, c’est ok pour moi, je veux bien l’appeler votre Sainteté… j’ai compris. En effet, il dégage de telles ondes invisibles… de l’amour, de la bienveillance… et toutes les qualités humaines que l’on puisse imaginer.

Le lendemain, nous faisons le remake de la journée précédente et nous arrivons encore à 6h. Nous nous installons à notre place et attendons. Quand il apparaît enfin, nous sommes encore débordés d’émotions très puissantes. Et, alors qu’il est installé sur son trône, nous continuons à percevoir ces choses invisibles qui irradient de lui… on nous amène à nouveau du thé et du pain. Aux environs de 12h, l’enseignement prend fin et nous nous préparons à le voir passer. Nous avons eu énormément de chance hier, ça ne pourra pas arriver une nouvelle fois… nous le voyons sortir, il s’arrête à quelques mètres de nous et regarde les gens qui sont à notre droite et vers nous en disant « Où sont les français ? ». Stupeur et surprise pour nous… On lève la main en répondant « Ici, nous sommes français ! ». Et, le plus naturellement du monde, il s’avance directement vers nous et, pour la deuxième fois, je me trouve en face-à-face avec sa Sainteté le Dalaï-Lama. Là encore, sans trop savoir ce que je fais, je lui présente mes mains, et, comme hier, il pose sa main sur la mienne en murmurant quelques mots. Puis, il s’avance vers Amandine, et, de la même manière, il pose sa main sur la sienne et lui donne sa bénédiction. Puis, il nous donne un sourire et s’éloigne tranquillement.

J’ai mon cœur qui bat à nouveau très fort, j’ai les mains et les bras qui tremblent et là, encore, je suis saisi d’émotions positives. L’amour et la bienveillance incarnés qui viennent de s’arrêter devant moi et qui sont aussi venus me rendre visite dans mon cœur. Je me mets à sangloter de joie, ne parvenant pas à maîtriser ces émotions. Deux fois… deux fois il sera venu me voir. Je ressentais alors une immense joie et surtout, une extrême gratitude et une immense reconnaissance à… je sais pas trop en fait… la planète entière peut-être (et à mon karma).

Vous savez quoi ? Valérie nous dira que pendant les enseignements, elle a envoyé une prière à sa Sainteté en lui demandant de s’arrêter quelques instants devant les français…

Mais je crois qu’il est nécessaire de donner l’antenne à Amandine pour qu’elle vous raconte comment ça s’est passé pour elle…

Les gens qui me connaissent bien savent que je suis une athée convertie et pas du tout portée sur l’ésotérisme 🙂 Je crois en la philosophie Bouddhiste, mais pas en la religion… En effet, j’essaye de faire de mon mieux pour être une meilleure personne pour moi mais aussi pour les autres. C’est vrai que je crois aussi au karma, ou du moins j’espère que si l’on fait des bonnes choses on en sera « récompensés » et au contraire si l’on fait des mauvaises actions on sera puni d’une façon ou d’une autre. Autrement dit, je crois que l’on récolte les graines que l’on a semées. A la différence des Bouddhistes, les graines je les considère dans ma vie actuelle et pas dans mes vies antérieures.

J’étais enthousiasmée par l’idée de rencontrer le Dalaï-lama, pour tout vous dire j’étais surtout curieuse de savoir quel ressenti j’allais avoir auprès d’une personne aussi sage. Comme j’aurais pu être enthousiasmée d’être au contact d’une personne telle que Gandhi ou mère Thérésa ! Je connais des gens ou ai déjà lu des témoignages de personnes qui se disaient touchés d’une façon assez inexplicable par la rencontre avec de tels personnages et j’étais donc curieuse de savoir ce que j’allais ressentir.

Comme Fabrice l’a écrit notre rencontre avec le Dalaï-lama a été précédée par une autre belle rencontre : Valérie. Certainement l’une de mes plus belles rencontres de tout notre voyage, une belle personne qui a vraiment le cœur sur la main. Nous l’avons revu pratiquement tous les jours, avons passés des heures a échanger sur des sujets divers sans voir le temps passer, son expérience de vie, sa conversion au bouddhisme, son rapport à la nature et aux animaux. Ce genre de rencontre m’a été très enrichissante, ceci n’est pas toujours facile de parler simplement et facilement de sujets qui guident notre quotidien et avec Valérie la discussion était tellement facile, naturelle. Elle m’a fait réfléchir sur beaucoup de choses et je pense m’a aidé à m’ouvrir.

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Valérie et Amandine

Un de nos sujets de discussion a été notamment sur la condition animale dans notre monde et le développement des cancers. Je pense notamment aux animaux qui passent leur courte vie enfermés dans des bâtiments dans lesquels ils ne voient pas la lumière du jour, qui ont subi mille tortures avant de mourir (voir les vidéos absolument atroces de l’association L214). Je vous laisse réfléchir la-dessus, mais ne peut-on pas voir un rapprochement entre le nombre de cancers grandissant et la façon dont on traite les animaux que l’on mange… Je suis sûre que dans une dizaine d’années la science saura le prouver, comme elle commence a prouvé les méfaits des pesticides sur notre santé…

Comme Fabrice l’a écrit, j’ai été vraiment bouleversée par ma « rencontre » avec le Dalaï-lama, il n’a suffit que d’un regard de sa part pour que quelque chose se réveille en moi. Très honnêtement je ne saurais pas l’expliquer et je suppose que les personnes qui ne l’on pas vécu ne pourraient peut-être pas le comprendre. J’ai fondu en larmes et j’ai senti énormément d’amour en moi. J’imagine que certains appelleront cela le chakra du cœur. Je ne sais pas trop comment le qualifier, mais je me sens peut-être plus vivante maintenant car je sais qu’il y a cette force d’amour en moi et quelle existe en chaque être.

Mon grand-père disait que le Dalaï-lama est une belle âme, c’est certainement le cas mais c’est encore bien plus que cela. Il m’a peut-être aussi redonné plus confiance en l’humanité et convaincu que chaque être humain a du bon en lui et qu’il suffit de l’activer.

Il paraît que nous sommes dans l’ère des 1000 Bouddhas, j’en connais quelque-uns : le Dalaï-lama, Amma, Pepe Mujica, Nelson Mandela, Gandhi, Mère Thérésa… et que c’est rassurant de savoir que ces personnes là existent (ou ont existé) malgré tout ce que l’on peut entendre ou voir dans les médias ! Je pense qu’il faut croire en soi et en la bonté que l’on a en soi et faire du mieux que l’on peut pour faire de soi des meilleurs personnes pour toutes les personnes qui nous entourent.

Nous avons bien évidemment assisté au 3ème jour d’enseignement, les matinées se sont passées comme les autres, portées par des messages de paix et d’amour du Dalaï-lama. Il a aussi beaucoup parlé de sa mort qui ne fait que se rapprocher, c’est un sujet sur lequel nous avons discuté avec Fabrice. La Chine prévoit déjà de « nommer » le prochain Dalaï-lama, ce qui est bien entendu une blague… Mais le Dalaï-lama a laissé entendre dire qu’il ne se réincarnerait peut-être pas, que seuls les Tibétains pouvaient en décider.

Malheureusement à la fin de l’enseignement, le Dalaï-lama n’est pas sorti par la même porte que les jours précédents et nous n’avons donc pas pu recroiser sa route. Par contre, il est resté une bonne dizaine de minutes pour permettre aux jeunes tibétains de prendre des photos de groupe avec lui.

Nous avons aussi profiter de notre séjour pour nous rendre aux enseignements de Tushita, un centre Bouddhiste situé dans les hauteurs de McLeod Ganj. Ce fut pour moi, qui n’a aucune connaissance bouddhiste, l’opportunité d’en savoir plus. Après 15 minutes de méditation, l’enseignement nous a parlé des 3 poisons mentaux qui sont à l’origine de tous nos problèmes car ils obscurcissent notre lucidité. Ces poisons sont l’ignorance, l’attachement et la colère. Ces 3 poisons sont sources de souffrances :

  • la colère nous fait croire que l’en se débarrassant de choses ou personnes qui nous déplaise on sera plus heureux,
  • l’attachement nous fait croire qu’au contraire le fait de posséder des choses ou des personnes nous rendra heureux,
  • l’ignorance nous empêche de voir la réalité telle qu’elle et donc sans réalité pas de bonheur véritable !

Intéressant n’est ce pas ?

Après notre séjour à Dharamshala, nous hésitions sur la suite de notre voyage, notamment nous souhaitions aller au Cachemire, mais la situation est très compliquée en ce moment. Nous voulions aussi aller au Laddhak, mais n’avions pas assez de motivation… Du coup, nous avons acheté notre billet retour pour la France en étant d’ores et déjà sûrs que nous reviendrons en Inde !

Et quelqu’un nous a dit que nous serions amenés à revoir sa Sainteté le Dalaï-lama…

 

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