Varanasi: les berges du Gange et du nirvana Hindouiste

Date de notre séjour : du 18 au 21 mai 2017

C’est donc l’Inde qui est notre nouvelle destination !

Nous avons fait nos visas à Katmandou. L’intérêt est de pouvoir rester jusqu’à 3 mois en Inde et de pouvoir rentrer dans le pays par la frontière terrestre. Sinon, nous aurions eu un visa de 1 mois maximum avec obligation d’arriver par un aéroport.

Nous avons quitté Katmandou par bus vers 11h30 et c’est aux environs de 23h que nous sommes arrivés à la frontière. Il nous aura fallu près d’une heure pour pouvoir la passer : contrôle des passeports et des visas, fouille du sac (je ne suis pas certain, mais je pense qu’ils étaient à la recherche d’éventuelles bouteilles d’alcool), et c’est vers 6h que nous sommes arrivés à notre destination : Varanasi, ville que vous connaissez probablement sous un autre nom : Bénarès.

Nous appréhendions quelque peu l’Inde. Beaucoup de personnes que nous avions rencontrées et qui y étaient allés avaient des avis très contrastés et nous avaient prévenu que ça pouvait être un grand choc à de nombreux égards. Certains avaient adorés, d’autres détestés, et souvent, les visiteurs alternaient entre l’émerveillement et la détestation. Et notre arrivée fut tonitruante…

C’est donc vers 6h que nous sommes arrivés et que nous sommes descendus du bus. Le choc fut assez immédiat : nous étions arrêtés sur un carrefour, et, autour de nous, un gigantesque bazar : le carrefour totalement embouteillé par des voitures, des motos, des scooters, des rickshaws (le tuk tuk indien) et de nombreux piétions. Ajoutez à ceci un concert de klaxons à vous percer les tympans. En fait, on a ainsi immédiatement découvert les rues indiennes : vous prenez une rue piétonne d’une grande ville que vous connaissez un jour de marché. Vous gardez donc tous les piétons et quelques étals, vous rajoutez des voitures, des camions, des motos et des scooters qui zigzaguent et roulent n’importe comment au milieu, vous rajoutez de la poussière et des gravats sur le sol, vous ajoutez des vaches qui traversent ou qui sont couchées au milieu de la route, vous faites rageusement klaxonner tous les véhicules qui passent et vous avez un assez bon aperçu des rues de l’Inde.

En fait, après quelques jours passés dans ce pays ma première conclusion est que ça déboussole complètement et que ce pays sature les 5 sens. Il y a de l’agitation partout autour de vous, de très nombreuses personnes, il faut aussi regarder où on met les pieds (entre les déchets et les bouses de vache), il y a du bruit partout, des odeurs plus ou moins agréables, la cuisine (un régal!) peut aussi vous chauffer les papilles. Bien que les discriminations basées sur les castes aient été abolies dans la constitution du pays, le système de castes régi toujours la société indienne et l’extrême pauvreté côtoie souvent d’opulentes démonstrations de richesses.

Le temps de récupérer nos sacs, nous avons pris un tuk-tuk qui nous a amené près de notre hôtel. Nous avons fini le trajet à pieds car l’hôtel était dans une rue piétonne (mais ça n’empêche pas des motos et des scooters d’y circuler à vive allure et de copieusement klaxonner les piétons qui viendraient à les ralentir). Au passage, on a pu voir que les vaches dans les rues, ce n’est pas un mythe : elles sont fréquentes et cohabitent avec les habitants (et nous ne savons pas vraiment vous dire comment elles se nourrissent). Outre le fait que cet animal est sacré, les vaches ont des propriétaires (pour leur lait), alors que les taureaux n’en ont pas (pas intéressant). Nous avions choisi un hôtel dans la vieille ville, avec une chambre équipée de la climatisation. Heureusement… sans exagérer, les températures sont constamment restées aux alentours de 40°C, y compris la nuit. Dans les heures les plus chaudes, on devait être à quelque chose comme 44°C… oui, c’est beaucoup et ce fut difficile. L’avantage, c’est qu’il y avait vraiment peu de touristes.

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On a essayé de nous vendre des saris (c’est une spécialité de Varanasi). Mais on n’a pas craqué…
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Les Indiens sont d’immenses fans de cricket, ce sport est omniprésent.

Au bout d’une petite rue, juste après notre hôtel, on pouvait déjà apercevoir le fleuve si sacré des Hindouistes : le Gange.

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Pour les Hindouistes, Varanasi est une ville sacrée et un centre spirituel de grande importance. Selon leurs croyances, c’est Shiva en personne qui a fondé cette ville et qui, au passage, a donné le feu aux habitants (j’y reviendrai). Ils pensent aussi que toute personne qui vient à mourir dans cette ville atteint directement le nirvana et sort du cycle des réincarnations, après que son corps ait suivi un certain nombre de rites complexes afin d’être purifié. Ainsi, de nombreux Indiens viennent ici finir leur jours afin d’atteindre le nirvana. En se promenant sur les bords du Gange, on voit ainsi des feux brûler sur les berges. Ce ne sont pas des feux ordinaires, ce sont des crémations de corps… assez régulièrement, on voit passer des gens qui transportent un corps enveloppé. Ils font ensuite plusieurs cérémonies, dont l’immersion du corps dans le fleuve, auquel chaque membre masculin de la famille fait « boire » de l’eau du Gange au mort pour ensuite brûler le corps sur un bûcher funéraire pendant 24h. Ils utilisent du bois de santal (qui leur coûte très cher), ainsi, on ne sent pas d’odeur particulière et ils utilisent aussi le feu que Shiva leur a donné. Des feux qu’ils maintiennent allumés depuis des temps immémoriaux. C’est quelque chose de très bizarre que de voir ces cérémonies et de se dire que ce sont des corps qui brûlent à quelques mètres de nous… ils récupèrent ensuite ce qu’il reste du corps pour le mettre dans le Gange. Pour les Sadhus, ces ascètes Hindouistes qui ont renoncé à leurs possessions et qui sont considérés comme des saints déjà purs, leur corps est directement mis dans le Gange, sans passer par les étapes de purification. J’ai appris à mes dépends qu’il ne faut en aucun faire de photos, même si on est loin et qu’on n’avait pas particulièrement envie de faire de photo de ce genre de choses. J’ai eu le malheur de vouloir faire une photo des berges, du Gange et des bâtiments où, nettement plus loin que nous, il y avait des feux allumés, qu’on ne voyait pas vraiment depuis là où on était. Une personne m’est tombée dessus en me disant que j’avais commis un grand sacrilège, que mon karma était souillé (sans vouloir entendre une seconde mon point de vue de visiteur qui ne photographiait que les berges). Bien qu’on soit indignés de sa non-compréhension et comme on ne savait pas quoi faire d’autre pour dénouer la situation, on a allégé mon karma en donnant de l’argent et sommes repartis quelque peu ébranlés de ce moment.

C’est plutôt en début et en fin de journée que l’on peut voir de nombreuses personnes se baigner dans le Gange, comme on peut l’imaginer, afin de purifier leur corps. En aval de Varanasi, des usines déversent d’importantes quantités de métaux lourds, ce qui nous dissuade d’aller imiter les Hindouistes. Nous nous contenterons de mettre la main dans l’eau et de mettre quelques gouttes sur la nuque. En fin de journée, nous irons faire une balade en bateau afin d’observer les berges depuis le Gange. Les scènes de vie sont incroyablement fascinantes et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Inde nous envoûte déjà. En fin de journée, nous assisterons à un autre spectacle fascinant : une cérémonie quotidienne qui a lieu tous les soirs à partir de 19h en haut d’un des ghats (les escaliers qui descendent vers le Gange) : des prêtres brahmanes réalisent une cérémonie complexe afin d’honorer l’esprit de la déesse du Gange. Il y a des chants, des sortes de danses avec de l’encens ou des flammes.

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Le moins que je puisse dire, c’est que j’ai rarement autant été dépaysé par un pays.

Le lendemain, nous avons demandé à notre hôtel de nous réserver un tuk-tuk afin d’aller visiter Sarnath. C’est dans ce lieu que le Bouddha, après s’être Eveillé, a donné son premier enseignement à ses ex-compagnons qui étaient eux aussi à la recherche de l’Illumination, celui qui concerne les quatre Nobles Vérités. Ce lieu se trouve à quelques kilomètres au Nord de Varanasi, c’était donc l’occasion d’aller voir ce qui se passait en dehors de la ville sacrée. Sur le lieu où le Bouddha a donné son sermon, il y a des ruines et un stupa qui est à l’endroit supposé où il aurait tourné la Roue du Dharma. Il y a aussi quelques temples : un temple tibétain, chinois et japonais. Cette escapade nous a occupé une demi-journée (comme je l’avais dit, la chaleur était éprouvante!), l’après-midi, nous sommes restés au frais dans notre chambre.

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On essaie de rester au frais comme on peut

Le lendemain, nous nous sommes levés très tôt afin d’aller assister aux cérémonies et aux bains qui ont lieu le matin, aux environs de 5h, avec le lever de soleil. Là encore, le spectacle est absolument fascinant.

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Évidemment, nous avons aussi faits nos premiers restaurants indiens, et on a adoré. Rien que la nourriture de ce pays est un voyage à elle seule…

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