Katmandou, sa vallée et la quête d’un thangka

Dates de notre séjour:

Katmandou: 9 au 12 mai

Bhaktapur: 13 au 15 mai

 

 

Comme Amandine en a parlé, nous avons passé quelques jours à Katmandou avant de partir faire le tour des Annapurnas, et nous y sommes ensuite retournés après la fin de notre trek.

Nous avons choisi de faire notre visa en arrivant à l’aéroport, sur une borne électronique qui nous a donné du fil à retordre… et qui nous a contraints à recommencer car il y a eu une coupure électrique. Nous verrons par la suite que c’est fréquent, ici. Nous avons ensuite pris le transport envoyé par l’hôtel, un vieux van bringuebalant et nous avons ainsi fait notre première balade dans Katmandou (Kathmandu en VO), de nuit. On s’aperçoit que le très fort séisme qui a durement frappé le Népal il y a deux ans, pratiquement jour pour jour, a laissé des séquelles. Le van sautille dans les rues de la capitale, dont un grand nombre sont non goudronnées ou bien fatiguées, zigzague et klaxonne généreusement au moindre véhicule, deux roues ou piéton qui soit susceptible de le gêner (quand bien même le sus-nommé véhicule ou piéton soit éloigné et aucunement sur sa trajectoire) : une conduite de népalais, quoi.

Le lendemain, pour notre première balade à pieds pour aller vers le centre nous permettant d’aller acheter nos permis pour pouvoir aller randonner, c’est une ville grouillante d’activité et de bruit que nous découvrons : des voitures, des motos, des taxis de tout genre (voiturette, « charrette » à pédales ou motorisée), des piétons et avec un tintamarre de coups de klaxons. C’est aussi une ville assez moche, fatiguée, aux rues poussiéreuses et on sent énormément la pollution. Katmandou est en effet une des villes les plus polluées de la planète. Mais, Amandine et moi sommes d’accord pour dire qu’il y a un truc , une ambiance et que ça nous plaît beaucoup, bien que le bruit et la pollution soient difficiles. Nombre de personnes portent un masque ou un foulard sur le visage pour se protéger de la poussière et de la pollution.

IMG_0281 (Copier)5X8A8548 (Copier)

5X8A8547 (Copier)
Ci-dessus: images typiques des rues de Katmandou

Notre hôtel se situait dans le quartier Thamel, le quartier des touristes avec ses rues étroites et son incalculable nombre de boutiques de souvenirs, d’artisanat et de matériel de trekking (de contrefaçon, excepté dans les boutiques officielles). Il y a aussi de nombreux restaurants, notamment le Upse, un restaurant tibétain qui deviendra un de nos favoris et qui nous fera devenir amateurs de thé tibétain, un thé salé fait à partir de beurre de yack rance que nous avons trouvé délicieux. Dans un de ces magasins, après de nombreux essais, je me suis offert un bol chantant. Une sorte de soucoupe en métal qui émet des vibrations et des sons lorsqu’on tourne un bâton autour et qui est un objet typique du Népal.

IMG_0400 (Copier)

IMG_0423 (Copier)
Ca ne doit pas être facile quand l’EDF népalais doit intervenir…

Par ailleurs, depuis longtemps j’avais en tête de m’offrir un objet qui me tenait à cœur : un thangka. Il s’agit d’une peinture traditionnelle du bouddhisme tibétain, peinte à la main selon des codes et des symboliques précis. On peut en trouver représentant le Bouddha, un mandala ou encore des déités, etc… Dans mes rêves, j’aurais souhaité en acquérir deux ou trois, mais je ne savais pas très bien à quoi m’attendre en termes de tarifs. C’est en effet difficile de donner un tarif, car il dépendra de la taille (format A4 ou affiche de cinéma), de la qualité (on en trouve des simples exécutés par des « étudiants » d’écoles de thangka qui sont évidemment les moins jolis et les moins chers, et d’autres qui ont été peints par des maîtres confirmés qui s’approchent de l’œuvre d’art), des matériaux utilisés (utilisation d’or, par exemple) et enfin du niveau de détails (plutôt épuré ou plutôt riche en détails). Et enfin, chaque pièce étant peinte à la main, elle est donc unique, il faut donc trouver le thangka qu’on aime bien. Par ailleurs, pour avoir un thangka complet, il faut aussi prévoir la pièce de tissu colorée qui l’entoure, le « brocket » (le brocard), sans lequel il manque quelque chose (selon Amandine et moi-même), ce qui rajoute des frais supplémentaires. J’avais très envie de trouver une jolie représentation de Tchenrézi, qui est une représentation symbolique de la compassion (en résumant), éventuellement un Bouddha ou la vie de Bouddha. Il y a aussi la Roue de la Vie que j’aime beaucoup. Bref, j’aime énormément les thangkas… par ailleurs, en acheter, c’est aussi contribuer à préserver la culture, le savoir-faire des tibétains et une tradition ancestrale, qui ont été durement malmenés par l’invasion du Tibet par la Chine en 1950.

A Thamel, il y a nombre de magasins proposant des thangkas. Aucun n’affiche de tarif, celui-ci étant déterminé selon l’humeur du vendeur et selon comment il a envie de gonfler le prix « réel » en fonction du client. Nous avons largement exploré le quartier, sommes rentrés dans certains afin d’avoir des renseignements, mais je ne trouvais pas quelque chose qui me plaise (et qui soit dans mon budget et d’une taille raisonnable). Mais j’avais entendu dire que dans la ville de Bhaktapur, il y avait des écoles dans lesquelles on pouvait acheter directement des thangkas…

 

IMG_0421 (Copier)
Un des nombreux magasins de thangkas

Le 10 mai, c’est le Buddha Jayanti, c’est à dire l’anniversaire de la naissance de Bouddha, et donc fêtes et célébrations ! Nous sommes donc allés à Swayambhunath, un célèbre stupa qui se trouve au sommet d’une colline. Les quatre faces du sommet du stupa sont décorées des yeux de Bouddha, qui regardent vers les 4 points cardinaux, et qui, ainsi, veillent sur les fidèles où qu’ils se trouvent. Il y avait beaucoup de monde. Nombre de personnes faisaient des offrandes de lumière, tournaient les moulins à prière ou circunambulaient.

5X8A8518 (Copier)5X8A8505 (Copier)5X8A8499 (Copier)5X8A8496 (Copier)5X8A8495 (Copier)5X8A8494 (Copier)

5X8A8536 (Copier)

5X8A8533 (Copier)

Nous sommes ensuite allés au centre historique de Durbar Square. C’est un endroit assez joli, mais là encore le tremblement de terre a considérablement endommagé le lieu et les 10€ demandés pour pouvoir y aller nous ont paru exagéré. Mais on comprend que le Népal a besoin de sous pour reconstruire. Arrivés sur place, des trombes d’eau sont tombées du ciel, nous avons patienté à l’abri que la grosse averse passe.

5X8A8573 (Copier)

5X8A8554 (Copier)

5X8A8565 (Copier)
Après l’averse…

5X8A8573 (Copier)

Après notre randonnée, nous avions des formalités à faire : nos demandes de visa pour le prochain pays (lequel ? À suivre…). Nous avons dû patienter environ une semaine pour les avoir, au prix de trois allers/retours vers le lieu de demande. En attendant de les obtenir, nous avons choisi un lieu particulier où aller dormir : au monastère de Shechen, celui où le célèbre Matthieu Ricard est basé. Ce monastère se trouve en fait dans Katmandou. Malheureusement, Matthieu était en France à ce moment-là, mais nous avons bien apprécié le lieu et son ambiance, nous avons d’ailleurs pu voir des artistes peindre des thangkas. A proximité, se trouve un important stupa qui se trouve au milieu d’une grande place : Bodhnath. Nous sommes allés voir ce superbe lieu et avons fait le tour afin de faire tourner les moulins de prière et envoyer plein de compassion !

IMG_04075X8A8617 (Copier)5X8A8615 (Copier)5X8A8611 (Copier)5X8A8600 (Copier)

5X8A8591 (Copier)

5X8A8582 (Copier)
Monastère de Shechen
5X8A8578 (Copier)
Un grand moulin à tourner!

5X8A8621 (Copier)

Le 13 mai, nous sommes donc partis vers Bhaktapur, une ancienne capitale. Le centre-ville avec ses ruelles étroites en pierre, ses vieux bâtiments est vraiment très joli et très agréable. Par ailleurs, nous étions quand même heureux de nous éloigner de Katmandou, de son bruit et sa pollution. Par contre, ce qu’on n’avait pas prévu, c’est que le 14 mai était jour d’élection au Népal. 20 ans qu’ils n’avaient pas voté ! Mais cet événement a aussi impliqué un pays à l’arrêt et aucun taxi ne circulait. Par conséquent, nous nous sommes retrouvés bloqués et avons dû rester une nuit de plus. Nous avons faits quelques magasins de thangkas. J’en avais trouvé un qui me plaisait bien, mais on m’en a demandé 480€, alors qu’à Thamel, c’était plutôt 250€ pour une qualité similaire. Je commençais à désespérer, mais finalement, j’ai trouvé mon bonheur dans un petit magasin qui affichait des prix. D’entrée, on m’a proposé une ristourne intéressante. Au final, j’ai été séduit par un superbe Tchenrézi, d’excellente qualité, ainsi que par une vie de Bouddha (superbe, mais un peu petit) et Amandine a choisi un mandala (reproduction d’un mandala réalisé par le Dalaï Lama -elle aime bien les mandalas-) et j’en ai eu pour 350€ au total. J’étais heureux d’avoir trouvé quelque chose qui me plaisait et à prix correct. Le magasin ne savait pas nous faire l’ajout du brocard. Ils nous ont donné une adresse à Katmandou où le faire ajouter.

5X8A8688 (Copier)5X8A8687 (Copier)5X8A8684 (Copier)5X8A8676 (Copier)5X8A8663 (Copier)5X8A8654 (Copier)5X8A8646 (Copier)5X8A8531 (Copier)

IMG_0414 (Copier)
Dans le magasin où nous avons trouvé nos thangkas

IMG_0459 (Copier)

IMG_0460 (Copier)
Ci-dessus: les coordonnées de l’atelier où nous avons fait ajouter les brocards

 

5X8A8644 (Copier)5X8A8641 (Copier)5X8A8627 (Copier)

Le 14, nous sommes donc retournés à Katmandou. Nous avons récupéré nos passeports et notre visa et avons amené nos thangkas dans le minuscule atelier tenu par un vieux monsieur bossu. Alors qu’à Thamel, on m’avait parlé de 150€ pour ajouter le brocard (fourchette basse), ce monsieur nous en a demandé 28€ pour brocarder les trois ! Le lendemain, nos thangkas étaient prêts.

IMG_3384 (Copier)IMG_3386 (Copier)IMG_3387 (Copier)IMG_3388 (Copier)IMG_3389 (Copier)IMG_3390 (Copier)IMG_3391 (Copier)IMG_3392 (Copier)IMG_3393 (Copier)IMG_3392 (Copier)

Nos thangkas, avec quelques détails

 

Et c’est le 15 mai à 11h que nous sommes montés dans le bus avec lequel nous allions quitter le Népal et qui allait nous conduire à notre prochaine destination.

copyright


Laisser un commentaire