Deux semaines à Bali, l’Île des Dieux

Date de notre séjour : du 7 au 19 avril 2017

 

Nous n’avions pas prévu d’aller en Indonésie, mais, comme mon frère David, son épouse Sophie et leur petit Léo allaient venir à Bali, nous avons donc fait un « demi-tour » et sommes revenus en arrière pour aller à Bali. Il y a longtemps, j’avais entendu parler de cet endroit. Je ne sais plus si c’était dans un magazine ou un film de surf et j’avais imaginé une île paradisiaque peu onéreuse.

 

Nous sommes arrivés avec deux jours d’avance sur mon frère et sa petite famille et nous sommes partis en direction de Sanur. En effet, nous voulions aller plonger sur un spot dont on nous avait parlé : Manta Point. Il s’agit d’une station de nettoyage où l’on est quasiment certain de voir les fameuses raies. J’avais manqué mon rendez-vous avec elles en Thaïlande, j’espérais que cette fois serait la bonne. Nous avons réservé une journée avec 3 plongées prévues, dont une à Manta Point, près de la petite île de Nusa Penida. En attendant, nous sommes allés marcher sur la plage de Sanur. Quelle déception… là où j’avais imaginé une jolie plage, c’était du gros sable peu agréable, une plage assez sale et de l’eau qui n’invitait pas des masses à aller se mouiller. Par ailleurs, depuis la rue principale de Sanur, on a vraiment galéré à trouver un passage pour aller et partir de la plage. En effet, les habitants ont construit leur maison, hôtels et restaurants en les serrant les uns contre les autres et en condamnant ainsi les accès vers les plages. Afin de rejoindre la rue principale, nous sommes passés par un hôtel, tant on en avait marre de marcher pour trouver une ruelle ou une allée. A ce point, nous nous sommes dits que des belles plages, nous en verrions probablement ailleurs sur l’île.

 

Le lendemain, nous sommes donc partis vers Manta Point. Il y avait plusieurs bateaux qui étaient déjà là, mais sans que ce soit non plus la bousculade. Nous nous mettons à l’eau, descendons et allons vers le rocher où les mantas ont leurs habitudes. Il ne faudra que peu de temps avant que nous ne voyions une immense forme majestueuse apparaître devant nous : les mantas sont là ! nous sommes complètement émerveillés. Nous en verrons 6 qui passeront paisiblement juste à côté de nous, telles des ailes qui planent gracieusement dans l’eau. Comme au cinéma, nous resterons un long moment, immobiles, à les regarder passer près de nous. Et c’est heureux comme des rois que nous quittons le lieu pour aller explorer les environs. Les deux autres plongées seront très sympas et très intéressantes, mais c’est évidemment le spectacle des grandes raies mantas que nous garderons avec nous. La journée terminée, nous sommes partis en direction de Pejeng, près de Ubud, là où nous avions rendez-vous avec David, Sophie et Léo.

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Un moment vraiment exceptionnel et magique: le spectacle des majestueuses, gracieuses et paisibles mantas qui passent près de vous

La balade dans l’île et dans Sanur nous donnent une idée de l’ambiance de Bali, de ses décorations, de ses temples et de ses habitants. Ici, c’est l’Hindouisme qui est présent, mais un Hindouisme original et différent de celui de l’Inde. Les habitants ont une tradition originale et étonnante : ils font de nombreuses offrandes aux esprits. Ainsi, on voit sur le sol ou sur des autels des sortes de petits paniers contenant de la nourriture, des fleurs ou des encens qui sont destinés à nourrir les esprits, que ce soient les « bons » esprits ou les démons. Ils ne font pas de différence de traitements entre ces esprits, dans la mesure où ils considèrent le monde dans sa globalité. On voit ces offrandes partout et il faut essayer de ne pas marcher dessus quand on se balade dans la rue. Il y a aussi une odeur de riz à la noix de coco qui est assez omniprésente sur l’île. Par ailleurs, on se rend compte que le trafic routier est vraiment très important pour l’île et que les routes sont très étroites, ce qui complique les déplacements. J’y reviendrai.

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Des offrandes destinées aux esprits déposées sur le trottoir
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Une Balinaise en train de déposer des offrandes

Ce fut évidemment un grand plaisir de revoir mon frère, ma belle-sœur et Léo qui avait bien grandi depuis la dernière fois que je l’avais vu. Ubud est une ville sympa, assez new-age, avec ses clubs de yoga, ses cours de méditation… et tous ses magasins, bars et restaurants. Mais David et Sophie nous expliquaient qu’ils trouvaient que l’endroit avait bien changé et perdu de son authenticité. Nous sommes allés visiter les temples qui se trouvent autour de Ubud.

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Amandine, David et le petit Léo! on se rafraichi car il fait très chaud.

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Le futur Django Rheinardt qui pratique

David et Sophie avaient des choses de prévues avec d’autres personnes, au contraire de nous. Ce qui fait, qu’assez rapidement, nous nous sommes retrouvés à ne pas trop savoir quoi faire sur Ubud. Certes, c’est une ville sympa, mais qui n’a pas grand-chose à proposer et dont on fait le tour assez rapidement et qui se trouve trop loin des côtes. Pour nous, 5 jours c’était largement trop, deux auraient largement suffit.

On avait loué un scooter. Amandine et moi sommes donc partis nous balader. Après avoir roulé une bonne heure, nous avions trouvé un coin vraiment sympa, avec les volcans de l’île en arrière-plan, les rizières autour, mais en arrivant en bas d’une descente bien raide, la route était soudainement pleine de nids-de-poule. Le scooter avait de mauvais freins (je les serrais à fond dans les descentes, mais j’étais quand même trop vite), nous étions deux dessus, je ne suis pas un expert de ces engins et vous voyez venir la suite : ce fut la chute. Heureusement, il n’y avait pas de voiture derrière nous. Nous nous sommes remis debout avec des blessures sur les jambes et j’ai fait demi-tour pour rentrer à l’hôtel. Cette chute ne nous a pas motivés pour poursuivre nos aventures.

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Une jolie cascade, pas très loin d’Ubud

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Ci-dessus: des rizières autour de Ubud

Nous avions pensé faire l’ascension d’un des volcans, mais nous avons découverts que des locaux organisent un véritable racket des visiteurs : ils attendent sur le parking et exigent de l’argent des visiteurs. Si on refuse de payer, ils vous poursuivent et vous insultent ou vous crachent dessus. Et les autorités ne disent rien car elles sont de mèche. Ça ne nous a pas donné envie d’y aller et de cautionner cette pratique. ☹

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Des autels chargés d’offrandes
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Dans un temple à Ubud

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Ci-dessus: encore des temples
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Une dame qui prie
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Une rue typique: des temples, et des décorations au pied desquelles se trouvent un autel

 

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J’adore le tiaré, et ici, il y en a partout, il suffit de cueillir les fleurs tombées par terre! (on aurait bien ramené un frangipanier afin de le planter)

Après Ubud, nous sommes allés un peu plus loin, à Tampaksiring. Nous sommes allés visiter un très joli temple, le Temple de l’Eau.

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Il y a des poissons. Forcément, ça éveille la curiosité.

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Ci-dessus: au Temple de l’Eau

Par ailleurs, nous avons aussi fait connaissance avec Dewa et son épouse Jero, des Balinais absolument adorables qui nous ont amenés à une grande fête religieuse. Nous avions donc mis notre Sarong, une sorte de longue jupe colorée traditionnelle et nous nous sommes joints aux cérémonies. Nous avons notamment assisté à un bain de purification que font les balinais. Vu le monde, il faut être patient et motivé car l’eau du bassin est fraiche. Nous avons vraiment adoré cette journée : c’est fantastique de pouvoir être là à ce moment-là et de pouvoir participer à ce genre d’évènement traditionnel, bien que nous n’en comprenions pas toute la signification et les symboles.

 

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Dewa et Jero: nos adorables et souriants hôtes
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La cérémonie de purification. Les fidèles font la queue…
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Les fidèles passent successivement devant toutes les fontaines afin de se purifier

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Sophie a bravé la fraicheur de l’eau pour la cérémonie

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Une autre cérémonie

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Les habitants aiment les combats de coq. En voici en cours de formation…
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Avec la petite famille que nous avons côtoyé

 

Mais Tampaksiring est un village sans beaucoup de réelles facilités pour les visiteurs. Par conséquent, on était particulièrement limité dans les choix possibles pour manger le soir (pour ne pas dire qu’il y avait rien), d’autant plus qu’on n’avait pas de moyen de transport. Pour ma part, j’avais très envie d’aller ailleurs car je savais qu’il y avait une école de surf réputé sur l’île, mais à près de 2h de là. Finalement, nous avons quitté Tampaksiring plus tôt que prévu afin d’aller à Kuta, sur la côte, là où se trouve l’école de surf dont je parlais : la Billabong Pro Surf School.

 

A Kuta, nous avons découvert ce qu’est le Bali touristique : des magasins de souvenirs, des restaurants et un trafic automobile (et de scooters) ultra-chargé. En fait, je devrais plutôt dire que le monde qui se déplace, combiné aux routes étroites font que l’on est au-delà de la saturation. Se déplacer dans et autour de Kuta est très démotivant tant il y a du monde. Même dans les minuscules ruelles de Kuta, on n’est pas tranquilles car les scooters ne cessent de passer et de vous klaxonner afin de pouvoir passer. Le scooter est le moyen de transport privilégié, ce qui fait qu’il y en a beaucoup. Mais vraiment beaucoup. En fait, on nous a expliqué que Bali est la résidence secondaire des australiens et que quelque chose comme 70% des touristes qui vont en Indonésie vont à Bali. Assez logiquement, les habitants des autres îles viennent ici afin de travailler. La conséquence est évidente : il y a vraiment beaucoup de monde, particulièrement à Kuta. Comme j’en parlais plus haut, on avait un sentiment d’île saturée par le nombre de personnes présentes.

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Ce n’est pas à Kuta, mais ça donne une idée de la densité et du nombre de scooters sur l’île…

Nous sommes allés visiter le temple de Pura Tanah Loth qui n’est pourtant pas très loin de Kuta. On nous avait annoncé environ 30min pour y aller. Le trafic a fait qu’on a plutôt mis près de 2h… sans compter un arrêt très intéressant à une exploitation de café. Nous avons pu goûter du café et du thé produit localement (un véritable régal).

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Du café local 🙂

Ce jour-là, il y avait une importante cérémonie. Nous avons donc pu voir les balinais parés de leurs vêtements traditionnels, assister à des cérémonies, avec toutes les couleurs, les bruits et les odeurs que l’on peut imaginer pour ce genre d’évènements. C’était très chouette. Heureusement, le retour à Kuta sera plus rapide que l’aller.

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Une dame qui porte des offrandes pour la cérémonie. Ne me demandez pas comment ça tient!

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Le rocher-île de Pura Tanah Loth sur lequel se trouve le temple

Quant à moi, je suis donc allé à l’école de surf. J’étais un peu embêté lorsqu’on m’a demandé mon niveau. J’ai expliqué que j’avais fait quelques cours en Australie, que j’étais à peu près capable de me mettre debout, mais je ne savais dire si je pouvais rejoindre le groupe de niveau 2 ou si je devais rester dans le groupe de niveau 1, vu que je n’avais pas eu la possibilité de faire plus de 2 leçons d’affilée dans la même école. On m’a donc mis dans le groupe niveau 1 et on est venu me chercher à notre hôtel.

J’ai un peu galéré pour retrouver mes marques, mais après quelques vagues manquées, voilà que j’arrivais à me mettre debout et à jouer avec les « mousses » (ces vagues gentilles qui font effectivement de la mousse avant de mourir sur la plage). Pendant le cours, l’instructeur est venu me voir en me disant « tu es bon, tu ne devrais pas être dans ce cours ». Bon, ok. Et à la fin du cours, juste quand je sors de l’eau, je vois Amandine qui est venue me rejoindre, mais malheureusement, je suis fatigué et je ne peux donc lui montrer ce à quoi je ressemble sur ma planche. Pendant que je suis en train de me changer, l’instructeur vient me voir et me dit que pour le lendemain, j’irai rejoindre directement le groupe de niveau 3. Je suis à la fois surpris et flatté… mais aussi un peu perplexe car je dois en être à 6 leçons et le niveau 3, il faut bien une dizaine de leçons pour y aller. Bon, je fais confiance au jugement de mon instructeur.

 

Le lendemain, on vient aussi me chercher et je rejoins mon nouveau groupe. Dans une salle, on fait des révisions : comment se mettre debout et comment tourner. Heuuu… comment tourner, c’est pas des révisions pour moi : je ne sais pas vraiment comment faire !  ensuite, on aura un cours théorique extrêmement intéressant : la mécanique des vagues, comment elles se forment, comment se positionner, les règles de priorité, comment « passer » les vagues quand on va de la plage vers la zone de « line-up » (l’endroit où on attend pour se lancer). On fera un peu de pratique dans la piscine du club. Ensuite, on ira donc sur la plage et c’est là que je vois Amandine qui est venue me voir avec notre appareil photo pour prendre des photos souvenir. Je suis tout content qu’elle soit venue jusque-là pour me regarder.

Notre instructeur nous a demandé de ramer jusqu’à la zone de line-up, alors que jusqu’à présent, j’y allais en marchant. Aujourd’hui, pour la première fois, plutôt que des prendre des « mousses », c’est avec les « vertes » que je vais jouer. Un niveau au-dessus. J’ai donc ramé mais j’ai pu me rendre compte que je n’étais pas bon du tout car je me suis rapidement épuisé à ramer. C’est très fatigué que j’arrive au line-up. On attend. On attend. Longtemps. Il n’y a pas énormément de bonnes vagues aujourd’hui. En voilà une, je tente de me dresser et je tombe. Je rame (avec frustration car l’énergie que j’y mets n’est pas à la hauteur de ma réussite pour avancer) et je retourne au line-up. J’attends, et voilà une vague qui arrive. Je rame pour prendre suffisamment de vitesse, je pousse sur mes bras et je me mets debout. C’est un rush d’adrénaline, de plaisir et de surprise qui s’emparent de moi. La verte me pousse avec une force que je ne soupçonnais pas et elle m’amène avec elle. Je sens vraiment une force prodigieuse qui est derrière moi et un immense plaisir qui s’empare de moi. Je chute un peu plus loin, mais je suis autant surpris de cette sensation que fier d’avoir pu prendre ma première verte. Le reste du cours sera difficile : je suis tellement fatigué de ramer que j’aurai beaucoup de difficulté à me mettre debout pour prendre d’autre vagues.

 

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Mise à l’eau, avec une longue planche, plus facile pour débuter
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Moi-même
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Encore moi-même, debout!

Malheureusement, ce sera les deux seuls cours que je pourrai faire. Le lendemain, nous avons notre avion. J’aurais bien aimé faire 4 ou 5 cours sur autant de jours afin de pouvoir réellement progresser, mais, encore une fois, je n’ai malheureusement pas eu cette possibilité. En tout cas, si je trouvais que jusqu’à présent c’était facile, le cours de niveau 3 m’a montré sur quels points je dois travailler. Inutile de dire que, comme je l’imaginais, j’adore ce sport et j’espère avoir la possibilité de pouvoir continuer à pratiquer par la suite.

 

Je n’ai pas parlé de la plage de Kuta… c’est désolant. Là encore, elle ne fait pas rêver : pas d’eau turquoise et de sable fin. Par contre, c’est terriblement dégueulasse : des détritus partout. Sur la plage, dans l’eau. Quand j’étais sur ma planche, j’étais parfois entouré de sacs plastiques qui flottaient tout autour de moi. Je ne sais pas si ce sont les touristes ou les locaux qui en sont les plus responsables, mais c’est vraiment triste. Je ne comprends pas comment on peut venir aimer sur la plage (et, à priori aimer la plage) et ne pas en prendre soin un minimum.

 

Si nous avons bien aimé Bali pour ses habitants et ses traditions (et son excellente école de surf pour moi), c’est bien triste que nous l’avons quitté. Cette île est vraiment surchargée et saturée par le tourisme. Beaucoup trop de monde, surtout sur Kuta et ses alentours. Et, pour ce que nous en avons vu, nous n’avons pas trouvé cette île paradisiaque. Il est probable que si nous retournons en Indonésie, nous irons chercher un peu de tranquillité ailleurs qu’à Bali. En tout cas, nous avons été contents d’y aller afin de nous faire notre propre idée, d’avoir pu enfin voir des mantas et d’y faire du surf. Bien évidemment, j’ai été super heureux de revoir mon frère, ma belle-sœur et mon petit neveu.

 

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