Date de notre séjour : du 13 au 17 mars 2017
Le lac Inlé est désormais un grand classique du Myanmar. Il se situe au centre du pays (à peu de chose près) et il est réputé comme étant un très bel endroit. Nous avions envie de nous poser un peu, nous avons donc choisi de nous y arrêter quelques jours.
Comme à peu près tout le monde, nous avons séjourné dans la ville de Nyaung Shwe. Si Yangon ne nous avait absolument pas paru touristique, ici, ça l’est nettement plus et de nombreux voyageurs sont présents Les hôtels et les restaurants y sont donc tout aussi nombreux. Cette ville est un exemple du changement qui s’opère dans ce pays et qui amorce son ouverture au monde avec le nombre croissant de visiteurs qui va avec. Notre hôtel, un peu excentré, mettait gratuitement à disposition des vélos afin de pouvoir se déplacer plus rapidement. Nous avons commencé par une petite balade dans la ville afin d’aller voir sa principale pagode. Celle-ci est assez sympa mais sans pour autant être fantastique.
Après cette visite, nous sommes allés faire un tour au marché local. Bien qu’on y trouve des boutiques destinées aux touristes, il y a néanmoins pas mal d’étals qui sont plus traditionnels. Là encore, j’essaie de faire le chasseur de visages en me cachant un peu.
Ensuite, nous sommes allés pédaler en dehors de Nyaung Shwe afin d’aller visiter un joli monastère tout en bois. Juste à côté se trouvait un bâtiment assez étrange avec de nombreuses niches contenant un bouddha et une plaque avec un (ou plusieurs) noms. Nous n’avons pas su dire s’il s’agissait de noms de donateurs ou si c’était des sortes d’urnes funéraires. Il y avait aussi de jolies peintures sur les murs.
Le 15 mars, nous sommes partis pour une excursion des plus classiques sur le lac Inlé. Nous savions qu’il faut partir relativement tôt afin d’éviter la cohue sur les différents sites qui sont tous visités par les excursions proposées. Et ici, il y a pas mal de visiteurs… nous avions demandé un départ pour 7h, mais c’est finalement à 7h30 que nous avons quitté l’hôtel. Notre guide était un peu en retard.
Nous avons évidemment pris un bateau qui nous a amenés sur plusieurs lieux sur et autour du lac.Il faisait vraiment frais sur le lac! nous étions contents d’avoir prévu un bon pull et de disposer de couvertures sur le bateau. Par contre, le moteur du bateau est vraiment bruyant et donne un peu mal à la tête…
Après avoir navigué sur le canal qui conduit à Nyaung Swhe, nous sommes arrivés sur le lac et nous sommes allés voir des pêcheurs (lol). Je mets lol, oui. Notre bateau s’est approché de celui des « pêcheurs » qui étaient assis sur leur barque. Quand ils nous ont vu, ils se sont mis debout et ont commencé à prendre différentes poses acrobatiques selon une chorégraphie bien maitrisée qui étaient (au choix) assez impressionnantes ou assez ridicules avec leurs paniers. J’ai néanmoins pris des photos et, évidemment, notre bateau s’est approché du leur afin qu’on leur remette un pourboire. Pour le côté authentique, on repassera ou on ira ailleurs. Si j’avais su, j’aurais demandé à passer notre chemin pour ceux-là.
Alors que nous repartons, nous voyons plus loin des pêcheurs (des vrais ceux-là !) qui pêchent et naviguent selon une technique qu’ils ont mis au point ici : ils enroulent une de leur jambe autour de la rame et se servent de cette jambe pour naviguer et avancer. Ce qui leur libère les deux mains, et en même temps qu’ils rament, ils peuvent donc lancer et manipuler leur filet ! on commence à se rendre compte qu’on est sur un endroit particulier et totalement dépaysant… et totalement superbe. Le lac, assez peu profond, est entouré de montagnes (que nous ne voyons pas très bien car il y a une sorte de brume dans les environs) et il est très très grand.
Nous nous mettons ensuite en route pour les jardins flottants. Les jardins flottants ? oui : les habitants ont mis au point un mode de culture très original : ils ont créé des sillons flottants, constitués de matière organique sur lesquels ils font pousser toutes sortes de légumes. Ceux-ci y poussent d’ailleurs nettement mieux que sur la terre ferme autour du lac. Nous approchons de ces jardins, on peut voir un peu plus loin des gens qui viennent s’occuper de leurs légumes… depuis une barque.
Ensuite, on nous a amené dans un des villages lacustres afin de visiter plusieurs ateliers d’artisanat. Évidemment, les excursions amènent les visiteurs les uns après les autres, on nous présente rapidement les techniques et le travail qui est réalisé dans l’atelier avant de nous conduire à la boutique. Nous sommes suivis par la personne qui nous a fait la visite afin de nous encourager à acheter. Si c’est évidemment intéressant de voir ces ateliers, le côté « visite industrielle » et « achetez achetez » me déplait quelque peu. Bon, on comprend néanmoins la démarche et, vu le niveau de vie au Myanmar, ils essaient simplement d’avoir un métier et profiter de l’ouverture du pays afin de gagner un peu d’argent pour pouvoir vivre. Mais nous nous sommes contentés de faire la visite, de jeter un œil sur les produits sans rien acheter. Par ailleurs, dans un des ateliers, on a pu voir des femmes-girafes. Oui, c’est au Myanmar que vivent ces femmes qui perpétuent cette étrange tradition. Dans l’atelier, on nous disait qu’on pouvait les photographier, mais j’ai eu un sentiment désagréable de voir des bêtes curieuses exposées pour satisfaire la seule curiosité des touristes. Dans l’ordre, nous avons visité un atelier de tissage, de fabrique de cigares et d’argenterie.
Nous sommes ensuite allés au village d’Indein. Ne sachant pas précisément où il fallait aller, nous avons commencé par aller vers un monastère entouré de quelques ruines. Plus loin, nous avons vu une forêt de pagodes et nous sommes allés dans cette direction. Après avoir monté un long escalier cerné de boutiques d’en bas jusqu’en haut, nous nous sommes retrouvés dans un magnifique décor, entourés de dizaines (ou de centaines ?) de pagodes : Shwe Inn Tain. Certaines en bon état, d’autres en ruines. Nous avons marché au milieu de ces pagodes et nous avons aussi fait une ascension en haut d’une colline environnante afin d’avoir une vue depuis en haut.
Enfin, on nous a amenés au dernier arrêt : le monastère des chats. Ce monastère en bois est appelé ainsi car les moines ont dressé les chats qui vivent ici afin de leur faire faire des spectacles. Pour le spectacle, nous n’avons pas vu grand-chose car c’était très calme lorsque nous y sommes passés : les chats dormaient et nous n’avons pas vu beaucoup de moines. Après avoir patienté un peu et visité l’intérieur du monastère, nous sommes repartis pour Nyaung Swhe.
Sur le retour, nous verrons des pêcheurs en train de frapper la surface du lac avec de longues cannes en bois. C’est une technique qu’ils utilisent afin d’effrayer les poissons et de les faire aller vers leurs filets.
On les a aussi vu récolter ce qui ressemblait à des algues, mais nous n’avons pas la moindre idée de ce que c’était et pourquoi ils les récoltaient. Le spectacle sur le lac nous a vraiment fasciné et nous avons adoré cet endroit qui est vraiment particulier, de par son atmosphère, ses traditions, son mode de vie et du spectacle des habitants sur le lac.
Le lac devient de plus en plus touristique, sillonné par de très nombreuses embarcations qui emmènent les visiteurs, mais pour peu qu’on parte tôt et qu’on s’éloigne de Nyaung Shwé, il suffit de regarder autour de soi pour s’apercevoir que le lac Inlé, ses habitants et ses traditions sont bien là et ne sont pas encore trop souillés par le tourisme de masse.
Ce lac est également célèbre pour des marchés flottants qui se déplacent chaque jour dans les différents villages qui sont sur et autour du lac. Cependant, il n’y a pas de marché lors des périodes de pleine lune. Pas de chance pour nous, c’était la pleine lune lorsque nous y étions. Nous n’avons donc pas pu aller voir ces marchés réputés.
Ci-dessus, scènes de la vie du lac. On dirait que rien n’a changé…
Les chemins de traverse 