Les chemins de traverse

Date de séjour : 7 mars au 9 mars 2017

Nous voici donc arrivés au Myanmar, anciennement appelé Birmanie, le pays de la prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi (The Lady). Yangon est l’ancienne capitale du pays, autrefois appelée Rangon. Et oui, beaucoup de changement de nom… Ces changements de noms étaient la volonté du gouvernement militaire de reprendre les noms pré-colonisation… Même si on continue d’appeler les habitants du Myanmar des Birmans… La nouvelle capitale du Myanmar est Nay-Pyi-Taw, ville gigantesque, qui a été bâtie à coup de millions de dollars mais désertée, mis à part des fonctionnaires et parlementaires…

J’imagine que tout le monde connaît l’histoire récente du Myanmar ; ancienne colonie britannique qui a repris son indépendance (4 janvier 1948) grâce notamment au général Aung San (père de The Lady), leader de l’indépendance. Malheureusement les rêves d’indépendance ont mal tournés, le général s’est fait assassiner et sa famille a quitté la Birmanie de l’époque. Un gouvernement militaire a régi le Myanmar pendant presque 50 ans jusqu’il y a quelques années où les pressions de l’Europe et de l’ONU devenaient trop fortes, sans compter le combat silencieux d’Aung San Suu Kyi, assignée à résidence pendant plus de 10 ans. En 2012 s’est produit la deuxième indépendance du Myanmar avec les élections législatives voyant l’élection de The Lady au parlement avec 42 autres membres de son parti. Depuis novembre 2015, le parti d’Aung San Suu Ski est officiellement aux pouvoirs, mais l’armée garde un fort pouvoir avec 25 % du parlement. Tout n’est pas rose au Myanmar, notamment le traitement des Rohingyas, une minorité musulmane dans le Nord du pays…

Après cet aparté historico-politique très très succinct, nous attendions beaucoup du Mynamar, avec l’éveil de la Nation et l’ouverture récente au tourisme. Notre première étape nous a donc emmené vers Yangon. Nous avions choisi un hôtel près d’une des attractions majeures de la ville: la pagode Shwedagon. Notre hôtel était donc situé relativement loin du centre-ville. Pour notre première journée, nous avons choisi de marcher jusqu’aux différents lieux d’intérêt. Nous avons donc marché pendant 1 à 2 heures pour rejoindre la pagode Botataung.

Promenade sur les passerelles

En chemin, nous avons traversé le parc du Kandawgyi Lake avec ses passerelles, très agréable même si nous avions un peu peur que les planches de la passerelle ne se cassent sous notre poids… Cette balade nous a permis de passer par des quartiers où peu de touristes vont et de récolter plein de sourires et de bonjours des Birmans (Mingalabar !). Il n’y a pas à dire les Birmans sont très chaleureux, malgré la circulation automobile, la pollution, la chaleur (entre 35 et 40 degrés) et l’absence d’aménagement pour les piétons, nous nous sommes tout de suite sentis bien accueillis. D’ailleurs, nous avons été surpris de voir comment le comportement des birmans peut changer une fois qu’ils sont au volant. A pied ils sont souriants, courtois, gentils… mais dans leur voiture ils changent complétement : deviennent impatient et n’hésitent pas a utiliser le klaxon toutes les minutes. Une autre chose, bien que les birmans roulent à droite, leur volant se situe à droit, pas très pratique, c’est peut-être pour cela qu’ils sont énervés au volant…

Dans les rues de Yangon

Notre premier arrêt a donc été à la Pagode Botataung, célèbre pour héberger des reliques de Bouddha, notamment quelque uns de ses cheveux qu’il aurait donné à deux marchands birmans lorsqu’il donnait des enseignements en Inde. Ces reliques sont maintenant chéries dans le pays.

Pagode Botataung avec les cheveux de Bouddha

Ensuite, nous nous sommes rendus au marché Bogyoke Aung San, il s’agit d’un marché artisanal, très tourné vers le tourisme avec des pierres précieuses (notamment du jade), des tissus, dont les célèbres Longyi : les jupes dont se parent les hommes et les femmes du pays. Le longyi était traditionnellement porté dans toute l’Asie du Sud-Est mais seuls les Birmans ont conservé cette tradition… Nous y sommes très peu restés, on y a juste acheté des timbres anciens du pays pour compléter la collection.

En route pour rejoindre la plus célèbre pagode de la ville, nous sommes passés devant une autre pagode, la pagode Sule, qui se trouve en plein milieu d’un rond-point, quelque peu anodin pour un bâtiment vieux de plusieurs centaines d’années…

 

 

Nous avons donc ensuite passé la fin de la journée à la pagode Shwedagon et avons pris les services d’un guide pour en connaître plus sur son histoire et sur le bouddhisme. Le bouddhisme est la première religion du pays avec 90 % de la population birmane qui la pratique, et les birmans sont très croyants.

 

Fabrice est bouddhiste, moi je préfère rester libre de tout étiquette, même si je considère le bouddhisme plus comme une philosophie que comme une religion. Fabrice a fait un long récit sur ce sujet je ne vais donc pas m’attarder si ce n’est pour dire que je pense que c’est une philosophie qui permet d’apprendre a être en paix avec soi-même et donc avec le monde qui nous entoure, beaucoup d’enseignements et de pratique devraient être suivis par tous. Mais je ne peux m’empêcher d’avoir un regard critique quant à la vénération qui est portée à Bouddha et suis très sceptique sur la réincarnation. Mais bon, il parait que dans le Bouddhisme nous ne sommes pas obligés de tout croire (c’est Bouddha qui l’a dit!)… J’ai beaucoup apprécié notre visite guidée et j’ai été fascinée par la dévotion des birmans qui vaut un vrai culte au Bouddha. Les offrandes à Bouddha sont multiples en passant par les feuilles d’or qu’il convient de coller sur sa statue, les fleurs, la nourriture ou les donations pécuniaires aux pagodes…

Le Bouddha est recouvert de feuilles d’or collées par les fidèles

 

 

Nous avons l’impression que Shwedagon est un lieu de rencontre et d’échange des habitants de Yangon tellement il y a de monde. Il semble que ce soit une sorte de rituel de venir ici pour les habitants et de prier (ou plutôt de montrer son respect) à Bouddha.

 

Le stupa quant à lui est vraiment magnifique, comme une cloche en or avec à son sommet une sorte de parapluie censée représenter le paradis et au dessus une sphère tout en pierres précieuses qui représente le Nirvana. Tout autour de la pagode, il y a de multiples représentations de Bouddha, de son histoire…

 

Il y a également des symboles de l’astrologie birmane avec les 8 planètes et leur représentation animale. Et oui, 8 planètes représentants les 7 jours de la semaine, le mercredi étant coupé en deux. Votre signe astrologique est donc défini par votre jour de naissance. Fabrice et moi sommes nés un vendredi nous sommes donc des signes du cochon d’inde 🙂 (les signes Nazca du Condor et du Colibri était quand même plus swag!)

 

Pour notre deuxième jour à Yangon, nous avons visité deux lieux religieux, le Bouddha couché de Chaukhtatgyi de 66 m de long, très imposant, et le Bouddha assis de Ngahtatgyi.

 

 

D’ailleurs, pour votre information tous les lieux religieux s’appellent des pagodes, ensuite il faut différencier les stupas qui sont des espèces de cloches dans lesquelles on ne peut pas rentrer (Swedagon et Sule par exemple) et les temples dans lesquelles on peut rentrer et qui abritent une « image » de Bouddha. Après la visite de ces 2 pagodes, nous nous sommes encore promenés dans les rues profitant des sourires des Birmans.

Nous avons passé notre soirée au marché « chinois », en fait un ensemble de stands de nourriture à destination des locaux, mais on y a aussi trouvé notre bonheur.

 

Nous avons passé notre dernière journée à Yangon à planifier nos prochaines étapes, nous voulions aller à Hpa-An, mais nous nous y sommes pris trop tard et les seuls hôtels disponibles étaient trop cher, nous avons donc choisi de mettre cap vers Kalaw.