Le Red Center en version green

Date de séjour : 22 au 26 janvier 2017

Après un rapide passage à Adélaïde, nous voici donc arrivés à la mythique Alice Springs. Cette ville en a fasciné beaucoup, bourgade perdue au milieu de l’immense île Australienne, elle était autrefois un simple relais télégraphique. Alice Springs est maintenant la base pour de nombreux touristes pour visiter le centre rouge. A part pour aller déjeuner, nous avons peu visité cette ville. Nous sommes arrivés un dimanche et la ville semblait abandonnée. De plus, j’étais en très petite forme et peu motivée pour marcher par une chaleur étouffante. Nous nous sommes donc reposés à l’hôtel, au bord de la piscine.

Pour visiter le Red Center, nous avons choisi de faire un circuit organisé avec l’agence Adventure Tours pendant 3 jours. Notre guide, Keith, est venu nous chercher au petit matin pour rejoindre le parc national d’Uluru – Kata Tjuta. Notre groupe est assez hétéroclite, des jeunes et des moins jeunes, tous venus d’Europe (Suisse, Pays-Bas, Allemagne et Angleterre). Nous avons particulièrement sympathisé avec Barry & June, un coupe de retraités anglais qui prévoit de s’installer dans le sud-ouest de la France suite au Brexit.

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Notre moyen de transport ; le bus 4×4

 

Après une heure de route, nous faisons un premier stop dans un élevage de chameaux et tout de suite Keith nous met à l’aise :

« If you came to see the Red center, forget about it. It rains for 3 months, it is all green there ! »

Traduction :

Si vous êtes venus pour voir le Centre rouge, oubliez tout de suite ; il pleut depuis 3 mois. C’est tout vert ici !

Durant le vol depuis Adélaïde, Fabrice avait déjà remarqué que c’était différent d’il y a 10 ans lorsqu’il avait visité Uluru. Ses impressions sont confirmées !

Fabrice trouve le paysage moins impressionnant avec tout ce vert et un rouge assez terne, moi je trouve le contraste entre le vert de la végétation et le rouge de la terre magnifique.

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Première vue sur Uluru ! Waou !!!

 

Après notre déjeuner au campement, nous partons vers le parc national pour faire une marche dans les Kata Tjuta. Enfin Uluru est à portée de vue ! Le ciel est dégagé et l’on peut admirer cet énorme rocher apparaître au milieu de nulle part. Uluru (renommé Ayers Rock par les occidentaux) est extraordinaire pour ses caractéristiques : 3,6 km de longueur et une hauteur de presque 350 m, tout cela pour un seul caillou ! Mais c’est aussi sa dimension spirituelle qui lui donne sa force. Le rocher est parcouru de sites aborigènes sacrés. Les Anangu vivent ici depuis des milliers d’années et sont depuis quelques dizaines d’années reconnus comme propriétaires du parc national.

« Le peuple aborigène dit que le continent fut créé pendant le Tjukurpa. Certains non aborigènes l’appellent le Dreamtime ou l’Age du rêve. Mais ceci n’est pas un nom très approprié car cela n’a rien à voir avec les rêves.

Le continent fut créé par les Ancêtres qui étaient des êtres surnaturels. Les Ancêtres possédaient certaines caractéristiques animales et d’autres caractéristiques humaines. En fait, ils pouvaient changer de forme et passer de l’animal à l’être humain.

Ces Ancêtres traversèrent le pays, créant toutes les montagnes, les vallées, les rivières, les dunes et les points d’eau. En chemin, ils eurent diverses aventures.

Partout où un événement important eut lieu, il subsiste de l’énergie dans le sol. Les Aborigènes croient qu’ils peuvent capter cette énergie dans le sol. C’est pourquoi, à travers toute l’Australie, il y a de nombreux endroits qui sont considérés comme sacrés par les tribus locales.

Mais Tjukurpa est plus complexe que cela. Non seulement cela raconte comment le monde fut créé, Tjukurpa dicte aussi les lois du comportement humain – les rapports avec les autres, comment prendre soin de la terre et même la façon de préparer certains aliments.

Uluru est un endroit très important dans le Tjukurpa. Plusieurs Ancêtres passèrent par-là. En fait, certains d’entre eux y sont toujours. »

Extrait des Histoires d’Uluru – Tanami Press

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Les Kata Tjuta

 

La visite d’Uluru attendra, notre premier rendez-vous est avec les Kata Tjuta, l’autre formation rocheuse du parc national. Il s’agit d’une énorme formation rocheuse qui s’est érodée aux fils du temps et forment maintenant 36 blocs séparés par des gorges et des vallées. La couleur de la roche est tout aussi splendide qu’Uluru. Etant donné la chaleur (plus de 36 degrés), nous ne faisons qu’une courte marche d’une heure et demie à travers les gorges pour y admirer ses formations. Avec les pluies des derniers mois, la végétation est partout et des ruisseaux se sont formés à plusieurs endroits. Notre guide nous donne des tas d’explication sur la végétation du bush et notamment sur les fruits consommés par les aborigènes.

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Vue sur les Kata Tjuta

 

Après notre marche, nous nous rendons pour un moment attendu par tous : admirer le coucher de soleil sur Uluru. Malheureusement, le soleil n’est pas au rendez-vous, le ciel est très couvert et les rayons de soleil ne traversent pas les nuages, résultat : le rocher ne prend pas les couleurs flamboyantes que nous espérions ! On aura beau patienter, rien n’y fera !

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Petit-fours et Champagne sont là pour le coucher de soleil

 

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Mais le rocher ne prend pas les couleurs attendues

 

Après un dîner sous les nuages, chacun va rejoindre sa tente pour dormir car le réveil est prévu pour 4h ! En effet, demain matin s’est le lever de soleil sur Uluru qui nous attend.

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Notre campement

 

La nuit a été orageuse, difficile de trouver le sommeil pour certains, mais tout le monde est prêt à l’heure pour aller assister au lever de soleil. Maman et Alex choisissent de faire la marche qui fait la moitié du tour du rocher. Fabrice et moi décidons de parcourir la totalité du parcours, soit 10 km. Nous arrivons au début de la marche un peu avant 5h30, le soleil n’est pas encore levé, c’est donc dans la pénombre que nous commençons à marcher. Mais très vite les rayons du soleil percent l’horizon et nous n’avons plus besoin des lampes frontales. Nous pouvons enfin admirer Uluru de plus près et c’est magique ! Après un peu moins d’une heure de marche, le soleil est levé mais les nuages sont également au rendez-vous, résultat ; pas de couleurs flamboyantes sur Uluru 😦

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Un toit de nuage sur Uluru

 

Et quelques dizaines de minutes après, la pluie s’invite, une vraie averse ! Avec la pluie de la nuit et des jours précédents, la terre est gorgée d’eau et à de nombreux endroits sur le sentier des ruisseaux ont fait leur nid ! Impossible de les éviter, il faut marcher dedans avec des profondeurs de plus de 20 cm à certains endroits, bref très rapidement, nous avons les chaussures gorgées d’eau. Alors que nous n’attendions plus de spectacle de la part d’Uluru, nous assistons à un événement exceptionnel : des cascades se forment un peu partout sur les façades du rocher !

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Les cascades d’Uluru exceptionnelles !

 

Malgré la pluie et nos vêtements gorgés d’eau, nous sommes enchantés et admirons la magie de la Nature! Par contre, nous prenons un peu trop notre temps avec Fabrice et sommes obligés d’accélérer le pas sur les derniers kilomètres ! C’est sous une pluie battante que nous rejoignons le reste du groupe au bus, Maman est aussi trempée que nous, par contre Alex avec sa super veste anti-pluie est bien plus sèche que nous.

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Normalement, nous devions faire une marche avec un guide aborigène après le lever de soleil, mais Keith nous informe que les conditions météos ne le permettent pas. Nous rentrons donc au camp 😦 pour ensuite retourner au parc pour visiter le centre d’information. Le centre est comme un petit musée avec plein d’explications sur la culture aborigène, il y a également des magasins qui vendent des objets d’arts aborigènes. La pluie s’étant calmée, Keith nous emmène faire la marche prévue avec le guide aborigène mais sans le guide en question… Keith nous apprend plein de choses sur les différents lieux de cultes qui parcourent le rocher, notamment l’endroit où les jeunes hommes devaient rester plusieurs jours isolés pour apprendre la patience et la discipline, le quartier des femmes… Pour ceux qui aiment les légendes venues d’ailleurs, en voici une Aborigènes :

« La Femme Hochequeue

Le Hochequeue, ou willy wagtail, est un petit oiseau noir et blanc avec une longue queue noire, qu’on trouve partout en Australie. Ici à Uluru, on l’appelle tjintir-tjintirpa. Ce nom lui va très bien, cela ressemble à son chant.

Tjintir-tjintirpa, la Femme Hochequeue, vivait à Ikari, la caverne souriante. Souvent, elle riait toute seule en écoutant les bruits des cérémonies des Mala au loin, de l’autre côté d’Uluru.

Tjintir-tjintirpa était une femme très joviale qui souriait à quiconque passait par-là. Elle était très curieuse, s’intéressait à tout et savait tout sur tout le monde.

Aujourd’hui encore, les Aborigènes d’Australie Centrale sont prudents et évitent de trop parler en présence du hochequeue. Il pourrait s’envoler et aller raconter vos secrets à d’autres. »

Extrait des Histoires d’Uluru – Tanami Press

Nous rentrons au camp pour déjeuner et Keith nous apprend que nous ne pouvons pas nous rendre au King’s Canyon l’après-midi car le chemin pour se rendre au campement où nous devons passer la nuit est inondé ! Un bus s’est même bloqué… Pour l’instant, il ne sait pas quelles solutions il peut nous proposer mais King’s Canyon semble compromis et rien n’est prévu pour l’après-midi… Il est 15 heures quand Keith revient et nous confirme que nous ne pouvons pas aller à King’s Canyon aujourd’hui et que nous allons repasser la nuit au même campement que la nuit dernière.

Par contre, nous pourrons normalement partir demain très tôt pour visiter les gorges. Pour occuper l’après-midi, il n’y a pas beaucoup de possibilité, nous décidons d’aller faire un tour dans la petite ville (créée pour le tourisme) à côté d’Uluru pour nous occuper et jouons aux cartes. L’après-midi passe vite et on se retrouve vite à l’heure du dîner.

Après un réveil très matinal (4h30), nous nous mettons en route pour 4 heures de trajet en bus. Nous atteignons King’s Canyon en milieu de matinée et commençons une marche pour aller voir les merveilles de cet endroit. Alex & Maman étant fatiguées et du fait de la chaleur choisissent de ne pas faire la longue marche, avec un peu de regret, et se lancent pour une petite marche avec Barry & June où elle vont pratiquer leur anglais 🙂 Fabrice et moi, nous nous lançons dans la montée vers le haut du canyon.

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Ca ne grimpe pas tant que ça, mais il fait chaud 🙂

 

La vue depuis le haut de King’s Canyon est splendide, et là encore la pluie a fait son œuvre, la végétation est omniprésente. Nous marchons jusqu’à une cascade traversant le canyon, c’est splendide. Nous arrivons jusqu’à un point de vue où nous pouvons voir Alex & Maman en bas. L’endroit est vraiment superbe, avec de l’eau partout. Plusieurs panneaux informent sur l’importance de l’eau, de ne pas se baigner dans les bassins naturels pour garder l’eau saine.

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Une des »piscines » de King’s Canyon

 

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Après la marche, nous nous rendons au campement où nous aurions dû passer la nuit pour déjeuner rapidement avant de remonter dans le bus pour rejoindre Alice Springs (encore 3h30 de bus…).

Notre aventure à Uluru aura été bien différente de ce que j’avais imaginé. Certes, nous avons expérimenté la chaleur accablante les 2 premiers jours, mais la pluie et la végétation nous ont fait apercevoir un autre coté d’Uluru, peut-être plus mystique avec les cascades. Notre seul regret est de ne pas avoir vue le rocher changer de couleur avec les rayons du soleil.

Après notre nuit à Alice Springs, nous rejoignons en avion Sydney pour fêter l’Australia day.

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