Cinq jours de randonnée dans l’Abel Tasman National Park

Date de notre randonnée : du mardi 22 au samedi 25 novembre 2016

La Nouvelle Zélande propose 9 randonnées qui sont qualifiées de Great Walk. Ce qui signifie « grande randonnée » : comprenez longue mais aussi super randonnée.

Nous avons quelque peu hésité entre ces différentes randonnées qui, chacune à sa manière, représente un intérêt et surtout des paysages qui lui sont propres. Nous avons choisi celle-ci car elle nous paraissait facile pour se mettre en jambe, quelque peu différente, et surtout parce qu’elle offre des facilités de transport. En effet, un des problèmes lorsqu’on fait une grande randonnée, c’est l’organisation des transports. Si la randonnée fait une boucle, c’est très facile, mais quand on part d’un point A pour rejoindre un point B qui sont distants de 100km, c’est plus problématique, surtout lorsque le pays n’a rien prévu pour vous faciliter le retour vers votre véhicule.

La randonnée de l’Abel Tasman National Park est une « randonnée littoral » qui longe donc la côte de ce magnifique parc sur 54,4km. Il existe des bateaux taxis qui assure le transport entre les différents lieux d’intérêt du parc. Ce parc se situe dans le Nord de l’île Sud. C’est le plus petit parc national de Nouvelle Zélande, mais aussi le plus visité car il est le plus facilement accessible. Il porte le nom du fameux néerlandais qui a été l’un des premiers à venir explorer la région.

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Comme dans de nombreux autres endroits qu’ils ne connaissaient pas, les premiers colons ont eu la très mauvaise idée d’introduire des animaux en Nouvelle Zélande. Notamment des mammifères comme possums, animaux de la famille des rats que les colons voulaient élever pour leur fourrure ou bien encore des hermines ou des rats. Ils ont ensuite relâché ces animaux dans la nature. Les espèces endémiques se sont alors retrouvées avec un prédateur qu’ils ne connaissaient pas, alors que les espèces introduites, elles, n’avaient pas de prédateurs. Elles ont donc proliféré. Certains oiseaux, qui faisaient leur nid directement sur le sol, ou dans d’autres endroits accessibles ont été décimés par ces prédateurs. Certaines de ces espèces sont ainsi au bord de l’extinction, notamment le fameux kiwi. Un philanthrope inconnu, originaire d’Auckland, a lancé un projet appuyé par le gouvernement pour tenter de remédier au problème et le parc Abel Tasman a été choisi comme laboratoire d’essai. De très nombreux pièges ont été installés au sol le long du sentier afin de capturer et de tuer les rats, possums. Sur les arbres, il y a aussi des pièges pour tuer des guêpes. Par ailleurs, des campagnes d’épandage par hélicoptère d’un poison mortel, le 1080 a été lancé. Des panneaux informatifs signalent le danger de ce poison, de la raison de son utilisation et met en avant que celui-ci est biodégradable -la substance active vient d’une plante que l’on trouve communément dans des plantes de Nouvelle Zélande et d’Australie- et que son utilisation aurait permis de réduire considérablement le nombre de ces prédateurs et d’augmenter les populations d’oiseaux endémiques. Cependant, l’utilisation de ce poison semble être controversée car nous avons vu à plusieurs reprises des actions ou des panneaux demandant l’arrêt de l’utilisation du 1080. Ne connaissant absolument pas le dossier, je ne ferai aucun commentaire.

Nourriture et équipement de camping dans notre sac, nous avons laissé notre camper van à Marahau et pris un aqua taxi qui nous a amené le plus au Nord possible, à Totaranui où nous avons commencé notre randonnée. La balade en bateau nous a déja permis de nous rendre compte de la beauté de l’endroit.

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L’aqua taxi

Dans un premier temps, nous avons remonté vers le Nord, le long du littoral, puis, nous sommes redescendus vers le Sud, en passant par l’intérieur des terres cette fois. Plutôt que de transporter notre tente et notre matelas, nous avons opté pour la nuit en hutte. Ce qui implique de planifier son itinéraire à l’avance et de réserver chaque nuit dans chacune des huttes où l’on choisit de s’arrêter. Afin de prendre notre temps, nous avons décidé de faire toute la randonnée en 5 jours. Notre première nuit, nous l’avons passé dans la hutte de Whariwharangi. C’est un endroit émouvant car il s’agit d’une très vieille maison en bois qui avait été construite en 1896 par un pionnier qui était venu s’établir dans la région avec sa famille. Cette vénérable bâtisse, bien que réaménagée pour accueillir les quelques randonneurs qui s’aventurent dans cette partie peu fréquentée du parc, garde encore son charme d’une autre époque, avec son vieil escalier, sa cheminée et son parquet. J’ai beaucoup aimé cet endroit !

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La vieille demeure

Si le parc est très fréquenté, la quasi-totalité des visiteurs se contente de passer leur temps sur l’une des superbes plages, puis de rentrer. Ainsi, les sentiers sont assez peu fréquentés, d’autant plus lorsqu’on choisit d’emprunter ceux qui passent par l’intérieur des terres. Sur certaines portions, nous n’avons croisé pratiquement personne !

La randonnée est assez facile. S’il y a quelques montées qui font transpirer, elles ne présentent pas de difficulté particulière. Les paysages sont superbes, variés à l’image de la Nouvelle Zélande, et on alterne entre des passages où l’on marche sur des plages de sable blanc et des forêts qui longent la côte aux eaux de superbes couleurs. Un aspect amusant, c’est qu’il faut aussi prendre en compte les horaires des marées. En effet, certaines parties nécessitent de traverser une baie, ce qui ne peut se faire qu’à marée basse. Par conséquent, il faut consulter les informations fournies dans les huttes et être dans le bon timing, sous peine de devoir attendre 6h la prochaine marée basse.

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Plein d’enthousiasme!
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On commence par une allée bordée de magnifiques et vénérables arbres
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Un paysage typique de  notre parcours
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Les kewas: des habitants originels qui ont été réintroduits avec succès

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Même pas peur de l’eau froide!

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On passe par une plage
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Puis par une autre

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On passe par des décors bucoliques de campagne, qui ne sont pas sans me rappeler les prairies de mon grand-père (avec cette délicieuse odeur de foin!)

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Malheureusement, il faut aussi partager la randonnée avec des abominations que sont les « sand flies ». Ce sont des moucherons, qui, dès que vous vous arrêtez, volent en nuage autour de vous et viennent vous piquer les unes après les autres, vous laissant ainsi avec des petits points sanguinolant sur la peau et des démangeaisons. Dans certains endroits, il y en a des quantités impressionnantes, ce qui fait qu’il est pénible de rester dehors. Vous pouvez en tuer quelques-unes, il y en des dizaines d’autres qui ne vont pas tarder à venir se jeter pour vous pour prendre leur place.

Les premiers jours de notre randonnée ont été extrêmement ensoleillés. Un soleil généreux et vraiment agréable, mais sans que ce soit la grosse chaleur. Bref, d’excellentes conditions ! avec ce soleil et ces magnifiques plages, nous n’avons pas pu résister et nous nous sommes baignés… bien que l’eau soit vraiment très très fraiche. Cependant, nos deux derniers jours se sont passés sous la pluie. L’avant-dernier jour, ça n’a pas arrêté ! nous avions du bon matériel pour nous protéger : pantalon anti-pluie, poncho et dessous parka en gore-tex, mais l’humidité était quand même là et nous étions humides et Amandine a rapidement eu de l’eau jusque dans les chaussures. Les miennes ont résisté pendant un moment, mais il fallait franchir les grosses flaques d’eau sur le sentier, voire franchir des petits ruisseaux qui ne nous laissaient pas d’autre choix que de marcher dedans. Heureusement, arrivés à la hutte, nous avons pu les faire sécher près du poêle à bois. Le dernier jour, nous avons aussi eu de la pluie, mais moins que la veille, et seulement une partie de la matinée.

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Même pas peur de la pluie

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Oui, il fait vraiment vraiment pas beau

Au final, c’est une randonnée très agréable, avec de superbes vues sur les côtes que nous avons réalisé.

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Une réflexion sur “Cinq jours de randonnée dans l’Abel Tasman National Park

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