Date du séjour : Sucre : 15 & 16 juillet – Potosi : 17 & 18 juillet
Après Samaipata, nous avons rejoint par bus de nuit la belle Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie.
Topo Wikipédia :
La ville est fondée en 1538 par Pedro de Anzures, elle prend déjà le nom de Charcas en référence au peuple qui vivait dans cette région. Elle prendra ensuite le nom de La Plata (l’argent), comme beaucoup de ville à l’époque. En 1825, lorsque la ville devient la capitale de la Bolivie, elle est rebaptisée en l’honneur du maréchal Antonio José de Sucre, camarade d’armes du libérateur Simón Bolívar pour l’indépendance de la Bolivie, de la Colombie, de l’Équateur, du Pérou et du Venezuela.
En 1991, Sucre devient patrimoine de l’Humanité a l’UNESCO.
Sucre a la réputation d’être la plus belle ville de Bolivie et elle ne nous a pas déçu. Son centre historique colonial est vraiment magnifique avec Ses églises et ses anciennes maisons et bâtiments administratif.



Nous avons également beaucoup apprécié le marché, où les étals regorgent de fruits et de légumes.


Si vous allez à Sucre, ne manquez pas le Café Condor. Il s’agit d’un café/restaurant sous forme d’association qui reverse tous ses bénéfices aux populations locales. La nourriture et les jus de fruits y sont excellent et pour un tout petit prix. Ils organisent également des excursions aux alentours de Sucre. Pour notre part, nous n’avons visité que le centre ville de Sucre. Nous avons conservé du temps pour visiter les Andes et la Colombie. Cependant, il parait que le dimanche il y a un marché artisanal à Tarabuco, qui vaut vraiment le déplacement.
Pour nous rendre à Potosi, nous avons pris un bus (il y en a toutes les 30 minutes au terminal), après environ 3 heures de route nous sommes arrivés dans une des villes les plus hautes du monde, Potosi, perché à 4 070 m d’altitude.
Topo Wikipédia :
Potosí est fondée en 1545 pour exploiter la mine du Cerro Rico. Durant près de 60 ans, l’Europe va bénéficier d’un métal précieux qu’exploitait l’État espagnol : l’argent extrait de la montagne dans des quantités colossales alimente les caisses de la couronne espagnole.
La vieille ville fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987, et sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 2014, notamment en raison de la dégradation potentielle du site par les opérations minières et de la relative incapacité à mettre en œuvre la législation protectrice.
Qui dit altitude, dit froid ! Et quand on arrive de nuit à Potosi, et bien je peux vous dire que ça pique. Surtout pour moi qui suis frileuse… Pour Fabrice, pas de problème : Je lui dis « Putain ! Ca caille », et lui « mouais, il fait frais ». Bref, on a pas le même ressenti.

On a eu des difficultés à trouver un hôtel à Potosi. J’avais choisi le premier de la liste trip advisor, une auberge de jeunesse, la Casa Blanca. On arrive à l’auberge vers 20h et on demande s’il reste des chambres doubles, la réponse est non, il n’y a plus que de la place en dortoir. Bon ok, on peut faire un peu de dortoir, ca va pas nous tuer ! On nous montre la chambre et là une odeur pestilentielle envahi mes narines. Je dis à Fabrice « Euh non, je le sens pas de dormir la dedans, ça pue de trop. En plus les matelas sont défoncés. » On part donc à la recherche d’un autre hôtel. On ne trouvera rien de fabuleux, une autre auberge à quelques dizaines de mètres, c’est propre mais pas chauffé, comme beaucoup d’hôtels (pour ne pas dire presque tout, ici). Bref, Potosi pas top pour les hébergements, pas top pour la nourriture non plus d’ailleurs 😦
Après une nuit passée sous 8 couches de couvertures (oui j’ai bien dis 8 et pas des petites couches), on se lève relativement tôt pour pouvoir aller visiter la Casa del real moneda qui n’ouvre que de 9 h à 10h30. On a droit à une visite en français car nous sommes assez nombreux. Nous avons appris plein de choses sur l’histoire de Potosi et surtout du pillage que les Espagnols ont exécuté ici, au prix de centaines de milliers de vies d’indigènes. En effet, alors que les Incas avait découvert le Cerro Rico des dizaines d’années avant les Espagnols, ils ont préféré ne pas l’exploiter car ils le considéraient comme sacré. En effet, les Incas ont entendu une explosion et l’ont interprété comme un message de la Pachamama de laisser cette montagne telle qu’elle était. D’ailleurs le nom de Potosi vient du Quechua qui veut dire tonnerre.



Les Espagnols, eux, en entendant le mythe d’une montagne d’argent, n’ont pas eu la même respect pour la montagne. Ils fondent officiellement la ville de Potosi en 1546 et durant les XVIème et XVIIème siècle, ils l’exploiteront. L’essentiel de la richesse de l’empire espagnol viendra du Cerro. La quantité d’argent extraite (ou pillage) des mines est si considérable qu’un premier hôtel de la monnaie est construit à Potosi entre 1572 et 1575, puis un deuxième de 1759 à 1773. C’est un des plus grand bâtiment coloniaux construit par les Espagnols en Bolivie. Au delà de l’histoire sur la création de la monnaie dans ce bâtiment, nous avons été particulièrement touchés par les conditions que devaient être celle des indigènes et des esclaves africains qui étaient amenés ici pour creuser dans la mine et fondre l’argent, tous cela au profit des espagnols.
A croire que l’histoire ne change pas, nous avons été particulièrement dégoutés, mais pas surpris, de l’histoire d’un galion espagnol retrouvé dans les eaux américaines qui avait coulé avec un chargement plein de pièces d’argent fait à Potosi, l’équivalent de 500 millions de dollars! Comme les choses sont bien faites, les Américains ont conservé le trésor, tel que la réglementation internationale leur permet, et ils ont gentiment envoyé au musée de Potosi une seule pièce d’argent retrouvée dans le galion…

Pour nous rendre compte de la vie des mineurs, nous avons fait une excursion dans les mines. Ce tour est présenté par certaines agences comme une aventure. Personnellement, je ne l’ai pas considéré comme tel, Ce n’est pas une aventure, c’est la vie de 12 000 mineurs qui risquent leur vie 5 jours sur 7 pour trouver le bon filon. L’avantage est certes que maintenant les mineurs travaillent pour leur compte ou pour leur coopérative, mais qui sait si il reste beaucoup d’argent dans la montagne, de plus les cours des autres minéraux extraits du Cerro ont dégringolé en début d’année ce qui rend le travail dans les mines encore moins rentables… Pour l’expérience en elle-même, elle commence par la visite du marché des mineurs où l’on peut acheter des cadeaux pour les mineurs, du moins, plus précisément, des outils ou divers objets qui peuvent les aider. En effet, les mineurs ayant peu de moyens ils sont très contents de voir arriver des touristes chargés de feuille de coca, de la dynamite (oui, oui, de vrais bâtons de dynamite) ou de l’alcool. Nous achèterons deux bâtons de dynamite, du soda et un grand sachet de feuilles de coca. Ensuite, nous visitons un laboratoire de traitement des minéraux extrait de la mine. Les conditions de sécurité semble très sommaires alors que des produits chimiques toxiques sont utilisés.






Ensuite vient la visite de la mine, avec un passage à une petite chapelle pour prier la Pachamama et la vierge Marie pour apporter chance et la sécurité aux mineurs. D’ailleurs, nous avions appris que les Espagnols avaient réussi la conversion des indigènes au catholicisme par le biais de ce doux mélange, la Pachamama ne sert d’autre que la Vierge Marie. De ce fait, la vierge Marie a été représentée sur beaucoup de peintures de l’époque sous la forme d’une montagne avec l’association de symboles incas, comme le soleil (Quilla) et la lune (Inti). Après la visite de la chapelle sous-terraine, nous nous enfonçons dans le cœur de la montagne pour rejoindre un père et son fils, nous leur donnons une dynamite. Le fils est dans la mine pour 15 jours pour aider son père le temps des vacances… Il a 18 ans, mais notre guide nous apprend qu’il y a des enfants de 14 ou 15 ans qui travaillent dans la mine car il n’y a aucun contrôle. Cette rencontre en dit long sur les conditions des mineurs.
Un peu après cette rencontre, notre guide nous a indiqué qu’une équipe allait faire sauter de la dynamite et nous a demandé si nous voulions rester pour l’entendre, évidemment. Après quelques minutes à attendre nous entendons des explosions successives, un bruit sourd suivi d’un nuage de poussière chargé de souffre et arsenic. Il ne fait vraiment pas bon travailler dans la mine. Notre guide nous explique qu’il manque des détonations et qu’il y a peut-être eu un loupé, les mineurs devront revenir 24 heures plus tard pour vérifier le bâton. C’est très risqué car le reste de la dynamite peut se déclencher à tout moment.
Bâtons de dynamite
Avec l’altitude, nous avons pu nous rendre compte des difficultés supplémentaires pour les mineurs au moindre effort le cœur bat vite. De plus, il y a un nuage de poussière constant dans la mine, en restant 2 heures dans les boyaux du Cerro Rico nous avions l’intérieur du nez noir, je n’imagine pas ce que c’est après une journée. Notre guide nous apprendra par la suite qu’il y a environ 40 morts de mineurs par an, dont 75% lié à des maladies causé par la mine.
A la fin de la visite de la mine, nous nous rendons dans l’antre du Diable ou plutôt de El Tio, l’oncle. Des offrandes lui sont faites toutes les semaines, car c’est lui le vrai maître de la mine. La statut de l’oncle est comment dire, très viril…
Au final, je peux dire que je ne suis pas claustrophobe et que selon Fabrice je suis ready pour aller dans les catacombes de Paris (partie interdite).
Notre prochaine étape sera Tupiza, ville de base pour la visite du Salar d’Uyuni…


C’est bien d’avoir pu prendre des photos aux marchés car ils n’aiment pas trop ça.
Le salar d’Uyuni c’est quelque chose, j’ai hâte de voir ce qu. Il donne en cette saison. Ne manquez pas l’ile des cactus.
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Merci Philippe, tu es le principal contributeur en termes de commentaires, il faut dire que tu as bien voyagé et donc que tu as beaucoup de choses à partager !
Pour les photos du marché, on les as faites avec le téléphone, le gros boitier reflex de Fabrice est beaucoup trop voyant, c’est dommage car il y a beaucoup de belles choses à photographier que ce soit les étals ou les visages des Boliviens.
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