Buenos Aires

28 mai au 30 mai 2016

Deux articles publiés la même journée ! Après Salta, rédigé par Amandine il y a quelques heures, voici quelques mots et quelques images sur Buenos Aires, surnommée la Paris de l’hémisphère Sud.


Buenos Aires : « Bons vents »

Deuxième ville la plus peuplée d’Amérique du Sud

Population : 3 090 900 habitants (en comptant l’ensemble de l’agglomération : 14 500 000 habitants)

Superficie : 203 km2


Tout d’abord, la météo ne nous a pas été très favorable, le temps a alterné entre la grisaille et les averses de pluie et il faisait assez frais.

Amandine n’a pas été conquise par l’endroit, alors que moi, au contraire, j’ai beaucoup aimé. J’ai un peu de mal à expliquer pourquoi j’ai aimé, mais sans doute à ce qu’en anglais on appelle les « vibes »: les vibrations, l’ambiance ou quelque chose comme ça, bref un truc pas évident à définir précisément. En tout cas, la ville a un charme particulier et une ambiance absolument unique. Pour la savourer encore plus, le top aurait été d’être avec des locaux qui auraient pu nous amener dans des lieux de convivialité.

Par ailleurs, un autre problème assez majeur du long voyage à sac à dos, c’est qu’on ne peut pas se permettre de transporter la robe de soirée, le beau pantalon avec la belle chemise et les chaussures un peu classy. Dans notre garde-robe, on se contente des pantalons de rando, un pantalon confort et les chaussures de rando. Forcément, c’est pas ce qui est le plus approprié pour sortir dans un lieu un peu sympa. On va quand même dans des bars, mais on peut carrément oublier le dancefloor.

Bref, à Buenos Aires, un des intérêts principaux, c’est justement l’animation de tous ces lieux où les gens se retrouvent, systématiquement plus tard qu’en France. Nous sommes allés boire une bière en guise d’apéro avant d’aller au restau, vers 20h, on était pratiquement tous seuls dans le bar. Dans les restaurants, c’est vers 22h que ça commence à se remplir. Je vous laisse imaginer si vous souhaitez prolonger la soirée pour aller danser ou voir un spectacle. Ici, bien évidemment, la ville vibre énormément au rythme du tango qui est omniprésent. Que ce soit dans les boutiques de souvenirs ou sur des plaques à la mémoire de Carlos Gardel, la légende du tango.

 

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Reprenons donc le fil de nos quelques jours passés dans la trépidante capitale argentine.

Nous sommes arrivés en avion dans la matinée du 28 mai. A l’aéroport, nous allons voire une officine de transports dans le hall d’entrée. On prend un taxi-express qui nous amène vers notre hôtel « America del Sur ». Hôtel très sympa, très vivant (à l’image de la ville) qui pourrait prétendre à un standing supérieur avec peu de choses en plus. Durant le trajet, nous observons la ville qui s’agite derrière notre fenêtre. On la décrit comme un mix de l’architecture parisienne, de la frénésie londonienne et du trafic romain. C’est une description somme toute pertinente : on y voit des bâtiments qui rappellent énormément les immeubles haussmaniens (mais un peu défraîchis), des « mini markets » Carrefour, des boutiques de toutes sortes et l’avenue 25 de Mayo (avenue la plus large du monde) avec ses monuments divers et variés.

Au volant, le chauffeur conduit avec la méthode sud-américaine : je colle au cul, je déboite, double à gauche, je braque soudainement pour aller deux voies vers la droite, je double sur les zébras, je m’arrête au feu et je klaxonne ce chauffard qui, devant moi, a respecté le feu et s’est arrêté, je repars comme une balle.

Une fois nos affaires posées à l’hôtel, nous partons en balade. Buenos Aires est immense et est une ville potentiellement dangereuse. Du moins, il y a certains endroits où voyageur n’a rien à faire ni à voir et qu’il vaut mieux donc éviter. Vu que nous allons dans des zones touristiques, j’emporte mon appareil photo avec moi.

Premier endroit où nous allons : le bâtiment de la présidence de la république d’Argentine : la Casa Rosada. Un bâtiment relativement imposant à la couleur rose saumon. Sur les grilles, nous trouverons un des emblèmes de l’Argentine, très largement inspiré de la révolution française : un bonnet phrygien. On nous expliquera que ce pays a été très inspiré par la révolution française lorsque le peuple argentin se lancera à la conquête de son indépendance.

 

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Casada Rosa

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Le bonnet phrygien

 

A ce même endroit, qui est en fait la Plaza de Mayo, plusieurs choses intéressantes : tout d’abord, la cathédrale métropolitaine. J’ai trouvé que le bâtiment ressemblait de façon assez marquée à notre assemblée nationale ou à un temple grec avec ses colonnes, mais pas de clocher ni de tour. A noter que le pape Françoisen fut l’archevêque pendant plusieurs années. Les argentins, fervents religieux, comme je l’ai déjà évoqué, ne sont pas peu fiers que l’un des leurs soit le pape, car on voit son portrait un peu partout, y compris sur des t shirts, des verres ou des magnets pour coller sur la porte du frigo.

Cette place est aussi un lieu de mémoire : les mères de nombreuses personnes disparues pendant le régime sanguinaire de la dictature militaire argentine : l’Asociación Madres de la Plaza de Mayo. On estime le nombre de disparitions à 11 000. Ces mères bravaient le régime et venaient à cet endroit, près de la Casa Rosada, afin d’exiger des informations sur leurs enfants disparus. Elles portaient des foulards blancs pour symboliser les langes de leurs enfants et tournaient dans le sens inverse des aiguilles d’une montre afin de « remonter le temps ». Des banderoles avec des messages qui demandent justice sont toujours en place. Le pays entretient un peu partout la mémoire de toutes ces personnes dont la vie a été volée. Dans de rares cas, certains de ces disparus ont été « retrouvés » des années plus tard, et des familles ont enfin pu être réunies.

 

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En mémoire des disparus

 

En ce 28 mai, il y avait pas mal de monde sur la place, avec des danseurs, des argentin(e)s vétus de costumes traditionnels, des barbecues où grillaient de gros morceaux de boeufs et des vendeurs.

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Une chorale catholique chantait devant l’église dans laquelle nous n’avons pas pu rentrer à ce moment-là.

En se baladant un peu plus loin, par le plus grand des hasards, nous sommes rentrés dans une galerie. Sur un mur se trouvait une plaque indiquant que le grand Antoine de St Exupéry avait séjourné à cet endroit et y avait écrit « Vol de Nuit ». Souvenirs, souvenirs de la lecture de ce livre … j’ai alors percuté que j’avais lu ce beau livre il y a longtemps (j ‘étais au collège, je crois bien) dans lequel l’aviateur relatait un récit de l’époque de l’aéropostale. J’avais complètement oublié que l’auteur avait séjourné à Buenos Aires. On peut d’ailleurs voir le grand classique « le Petit Prince » en vitrine de pratiquement toutes les librairies de la ville.

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Une des « attractions » phares de la ville est le cimetière Recoleta dans lequel repose Eva Peron. Cet endroit est connu pour être une véritable ville pour les morts, avec de nombreuses statues et des tombeaux qui s’apparentent à de petites maisons. Nous y sommes allés nous promener, avec un petit arrêt devant la tombe de Eva Peron, mais sans nous attarder car on n’a pas particulièrement été convaincu par le lieu. Il faut dire que l’ambiance est étrange, on voit même les cercueils à l’intérieur des « maisons » des morts. A noter qu’à proximité du cimetière, se trouve un arbre aux dimensions absolument surnaturelles.

 

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Finalement, nous pourrons rentrer dans la basilique métropolitaine. Le tombeau de San Martin (ou mausolée), le héros de la libération de l’Amérique du Sud du joug espagnol se trouve à l’intérieur. Deux militaires en faction veillent sur le lieu. Le hasard a fait qu’on y sera au moment où d’autres gardes viendront pour « congédier » ceux qui sont en faction et fermer l’entrée du mausolée.

 

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Le lendemain, nous terminerons notre balade par le quartier de la Boca, plus précisément à Caminito et ses couleurs flamboyantes. J’ai manqué de discernement, car il aurait été plus judicieux d’y aller la veille (dimanche) afin d’y trouver l’animation qui, parait-il, le caractérise. Cette fois, je ne prends pas mon appareil photo car c’est un lieu où il faut être prudent, les alentours n’étant pas très sûrs. Caminito est effectivement singulier avec toutes ses couleurs et ses milongas (lieux où l’on se retrouve pour danser le tango). Ce quartier ne manque pas de charme…

 

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Je serais bien resté un peu plus, mais avec une météo plus favorable, ainsi qu’avec la possibilité de profiter des soirées de la ville. Ce sera pour une autre fois.

 

 

Depuis Buenos Aires, l’Uruguay est facilement accessible. J’en avais entendu parler avec beaucoup de bien : petit pays méconnu, oublié par les voyageurs qui lui préfèrent ses voisins Brésil ou Argentine. Apparemment, le genre de pays où les habitants sont gentils, accueillants et où on se sent bien.

C’est aussi le pays de l’ex-président José Mujica. Ex-syndicaliste, ex-guerillero qui a lutté contre la dictature de son pays. Arrêté par le régime dictatorial, détenu en détention dans des conditions sordides pendant 12 ans (notamment au fond d’un puits), torturé, il sera finalement libéré et s’engagera dans la politique. Quelques années plus tard, il devient président de la république uruguayenne. Durant son mandat, son style fut totalement atypique: il reversa l’essentiel de son salaire à diverses causes, refusa de vivre dans le palais présidentiel. Il continua ainsi à vivre en toute modestie dans la petite maison de son épouse, au bout d’un chemin de terre, de façon très modeste tout en continuant à faire pousser des fleurs dans son jardin. On parlera d’un style de présidence bienveillante envers son pays, de style « grand père ». Les uruguayens ont toujours beaucoup d’affection pour lui.

Aujourd’hui encore, il plaide pour la sobriété et la décroissance pour le bien de la planète . Je vous invite vivement à regarder ici son témoignage dans le film Humans de Yann Arthus-Bertrand :

Un personnage inspirant…

Désolé pour le petit aparté, mais je me sentais obligé d’évoquer ce Monsieur qui n’est pas très connu dans notre pays!

 

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