Mendoza et Cordoba

Après nos dernières aventures, nous ne savions pas précisément vers où nous diriger (un délicieux « problème » lorsqu’on voyage et que l’on a du temps). L’idée étant d’aller vers le Nord pour aller passer quelques jours dans la mythique Buenos Aires et les -autant mythiques- chutes d’Iguazu.

Après consultation de nos guides de voyages, nous avons finalement décidé de nous arrêter à Mendoza puis Cordoba.

Nous avons donc quitté Bariloche et pris le bus, le roi des moyens de transport en Amérique du Sud, et, après une dizaine d’heures, nous voici arrivés dans celle qui est considérée comme la capitale du vin argentin. Ca tombe bien, le vin j’aime plutôt bien, et Amandine ne dit pas non à un verre de temps à autres.

Autant le dire tout de suite et pour tuer tout de suite le suspense concernant tant Mendoza que Cordoba : si les descriptions de nos guides de voyage étaient assez alléchantes, nous, on n’a pas aimé. Il s’agit de grandes villes sans beaucoup de charme, avec l’agitation, les centres commerciaux et les boutiques de souvenirs qui vont avec. En ne considérant que les villes pour elles-mêmes, j’imagine que les amateurs d’endroits vivants et animés sauront les apprécier, mais pour les amateurs de culture, de lieux chargés d’histoire que nous sommes, nous n’avons pas kiffé.

Revenons donc à Mendoza. Après notre arrivée, nous décidons d’aller voir le fameux grand parc de la ville. Dès le début, la ville ne nous donne pas beaucoup de raisons qui pourraient nous donner envie de prolonger notre séjour ici. Nous arrivons donc le parc qui est assez sympathique, surtout pour les jolies essences d’arbre que l’on peut y voir. Les seules que je reconnaîtrai seront des platanes et des chênes. Je ne m’attendais franchement pas à en voir par ici. Les couleurs automnales rendent les arbres superbes. Mais le bruit omniprésent des voitures qui ne sont pas loin n’incite pas à la tranquillité et au repos.

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Nous allons ensuite réserver des balades pour les jours suivants. Pour le lendemain, ce sera un petit trek au sommet d’une petite montagne à environ une heure de route de la ville.

Pour soir, nous décidons d’aller manger dans un restaurant italien qui sera absolument délicieux. Pour les jours suivants, ce sera des repas pris à l’hôtel.

Au matin, un minibus vient nous chercher à l’hôtel et nous voilà partis avec d’autres personnes, mais celles-ci feront d’autres activités que nous. Nous serons donc tous les deux avec notre guide pour faire notre mini trek. Notre guide ne parle guère anglais, nous nous sommes donc débrouillés avec nos rudiments d’espagnol, mais nous arrivons néanmoins à discuter. Il ne nous faut pas longtemps pour être distancés par notre guide qui avance vraiment rapidement et sans avoir l’air de peiner. On apprendra plus tard qu’il est un grand sportif, professionnel de kayak extrême et prof de rafting. Nous l’avons quand même suivis jusqu’au sommet où une vie sympathique et notre déjeuner nous attendait. Ensuite, retour au point de départ avec quelques mini-chutes. Le trek avait une durée théorique de 5h, mais le rythme du guide l’a réduit à environ 3h.

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Une pause avant de tenter de rattraper le guide…

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« Bon, vous vous dépêchez, ou quoi? »

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« Bravo! »

Le jour suivant est un dimanche, et nous sommes dans une ville traditionnelle aux racines hispaniques. Ce qui implique : la siesta obligatoire entre 13h et 16h (tous les magasins -ou pas loin- sont donc fermés), et le dimanche, c’est le jour du Seigneur… alors soit on reste au lit, soit on reste en famille, soit on va à la messe. Par conséquent, peu de monde travaille, ce qui réduit les activités possibles. Ce dimanche matin, la ville est dans un niveau d’agitation et de ferveur qui est situé entre « calme » et « mort ». Au final, nous n’avons guère de choix, ce sera une vide guidée gratuite de la ville, du moins, le guide est rémunéré au pourboire. La visite se résumera à une marche dans les rues pour aller admirer les différents graffitis réalisés par un collectif d’artistes locaux ainsi qu’un historique du peuplement du pays, des tribus primitives, puis les Incas qui étendirent leur immense empire jusqu’à Mendoza, puis l’arrivée des conquistadors.

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En ce lundi matin, nous choisissons de faire une tournée des bars à vin, pardon, une visite aux producteurs locaux de vin. Nous irons visiter quatre exploitations dans la journée. Pour être honnête, plus qu’une visite des exploitations, ce sera un enchaînement de dégustations de vins qui nous attendra. Notre déjeuner se passera dans l’exploitation familiale Adover, l’endroit que nous avons préféré. Le propriétaire était des plus sympathiques et extrêmement touché qu’on le félicite pour son vin qui était fort bon. A noter que dans une autre bodega, on nous a fait goûter à un vin blanc pétillant qui se voulait une création très inspirée du champagne. Amandine et moi avons bu deux gorgées avant de reposer le verre et de préciser que notre palais français ne trouvait ça pas bon du tout. D’une manière générale, on nous a expliqué que si l’Argentine produisait il y a quelques années du vin avec la quantité comme seul mot d’ordre, depuis quelques temps, ils misent avec succès sur la qualité. M. Adover nous a d’ailleurs montré des fûts de chêne qu’il faisait venir directement de France pour assurer cette qualité. On trouve du chêne aux Etats Unis, notamment, mais le chêne français croit bien plus lentement que ses homologues étrangers et la taille des pores est plus fine, ce qui donne plus d’arôme et un bien meilleur goût. Sur cette journée, je ne saurais dire combien de verres de vin nous avons bu. Disons, plus que d’habitude. En résumé, c’est une excursion sympa si on veut se mettre minable, ou à défaut, bien guilleret.

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La première dégustation du matin, vers 10h30… jusque là, tout va bien

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Le « champagne » bizarre. Pas convaincant…

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Fûts en chêne français

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M. Adover

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Allez, encore un autre.

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Le mardi, direction donc Cordoba. Comme évoqué précédemment, la deuxième ville d’Argentine ne nous a pas séduits. Du béton, de grands immeubles moches, du trafic, beaucoup de gens, de la pollution et du bruit. A noter quand même que la ville compte plusieurs édifices historiques de l’époque coloniale, ainsi que de jolies églises jésuites. L’Amérique du Sud est profondément catholique -je mettrai un bémol plus tard quand je parlerai du Pérou ou de la Bolivie, mais restons donc en Argentine- et on ne peut qu’être surpris de la dévotion des croyants. Dans les églises, on voit systématiquement des personnes de tous âges assis dans la nef centrale, d’autres sont mêmes agenouillées sur des prie-Dieu ou sont prosternés devant les autels dans les travées. Une fois leurs prières terminées, ces personnes se lèvent et viennent caresser doucement les pieds des statues (Marie, Jésus, des Saints) avant de sortir de l’église. C’est très touchant, mes yeux de français ne sont pas habitués à autant de ferveur et de dévotion.

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Scène typique dans une église

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Non loin de Cordoba se trouve la seule Estancia qui soit classée au patrimoine de l’Unesco : Santa Catalina. Celle-ci appartenait aux Jésuites. Nous nous sommes donc organisés pour aller la voir : un bus qui nous a amené à la petite ville de Jesus Maria (hé oui, c’est son nom, elle a été fondée par des Jésuites), de là, nous prenons un taxi qui nous amène à l’Estancia. Sur le chemin, notre chauffeur nous montre une grande villa, elle nous explique que c’est ici qu’à dormi Paul McCartney il y a moins d’une semaine. Il était en concert à Cordoba, mais c’était juste avant que nous soyons là. Dommage 😦

Une fois à l’estancia, nous attendons un peu l’ouverture en faisant le tour du superbe bâtiment. Rhalàlà, le cadre est superbe avec les arbres qui ont leurs couleurs automnales. Un Monsieur -fort sympathique- arrive et nous invite à rentrer pour nous faire la visite. Nous ne sommes que tous les deux avec lui. Il nous explique l’histoire de ce grand lieu qui était habité par… 5 pères Jésuites, ainsi que par environ 500 esclaves qui travaillaient pour eux. No comment… la visite se fera malheureusement au pas de course, pas vraiment le temps pour moi de régler proprement mon appareil photo et de soigner mes compositions. Nous passons par des cloitres, des pièces diverses. Le lieu est superbe et très bien conservé. Arrivés dans la chapelle, un panneau informe qu’il est interdit de prendre des photos, mais le guide me dit de ne pas en ternir compte et que je peux en faire à ma guise. La visite aura duré une trentaine de minutes. Un peu dommage, mais bon, au moins, nous l’avons visité. Ensuite, retour à Cordoba par le taxi puis le bus depuis Jesus Maria.

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Estancia Santa Catalina

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Il y avait d’autres petites villes qui semblaient intéressantes aux environs de Cordoba, notamment celle dans laquelle Ernesto Che Guevarra avait passé son enfance, mais nous n’avions franchement pas envie de nous éterniser ici. Nous avons donc pris des billets de bus pour aller aux confins de l’Argentine, à la frontière avec le Chili et la Bolivie : la région de Salta. Départ du bus à 20h20, et arrivée à Salta le lendemain matin à 8h30. C’est long, mais on commence presque à s’habituer. A notre arrivée à Salta, on a tout de suite compris qu’on allait être bien plus séduits par ce lieu que les précédents !


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