Ushuaia et Parque Nacional Tierra del Fuego

Nous voici donc arrivés en Argentine, dans l’une de ses plus célèbres villes, Ushuaia. La ville du bout du monde, ou de « la fin del Mundo ». En vérité, Ushuaia n’est pas réellement la ville la plus australe, il y a Puerto Williams qui lui fait de la concurrence, mais qui a son grand dam n’est pas considéré comme une ville. Au final, cette dénomination est avant tout touristique comme on peut largement s’en apercevoir dans les magasins du centre ville où le moindre article souvenir pour touriste est estampillé « Fin del Mundo ». De plus, la ville d’Ushuaia est relativement développée, le bout du monde a des airs commerciaux…

Le vrai intérêt de ce bout du Monde est ses alentours, avec le « Parque Nacional Tierra del Fuego » et les randonnées autour d’Ushuaia. De plus, Ushuaia est cernée par une chaîne montagneuse qui donne une impression d’être coincé entre le Canal de Beagle et les Montagnes.

Ushuaia (Copier)
Ushuaia et son superbe panorama

Nous avons passé 2 jours dans le parc national, avec 2 superbes randonnées :

  • Le sentier côtier jusqu’à la baie Lapataia et la fin de la célèbre Panaméricana road

Après avoir pris un transfert réservé via notre hostal, nous nous rendons au Parc vers 10h, après s’être acquitté d’un droit d’entrée journalier, nous débutons notre randonnée par la Poste du bout du Monde où nous faisons tamponner nos passeports (et oui, on ne va pas y retourner de sitôt!), et envoyons quelques cartes postales, depuis ce qui est probablement la boîte aux lettres la plus australe au monde.

Parc jour 1 (12) (Copier)
Ushuaia et son superbe panorama

 

Le sentier longe la baie Lapataia, embouchures du Canal de Beagle au travers d’une magnifique forêt australe. La première partie du sentier est vraiment splendide, on se croirait dans une forêt de conte de fées avec ses Lengas aux couleurs chatoyantes, aux mousses recouvrant les troncs d’arbres, aux énormes pierres reposant ici.

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Le sentier est quasiment tout plat, il est donc accessible pour tous, mais nous ne croiserons pas grand monde. A la fin du sentier côtier, nous décidons de poursuivre notre marche jusqu’à la fin de la route Panaméricaine. Sur la route, Fabrice entend comme des cris d’oiseaux similaires à ceux des Perruches, et là une vingtaine de perruches viennent nous survoler. Des perruches à cette latitude ce n’est pas banal, on se renseignera par la suite et il s’agit en fait de Conures de Patagonie.

 

pERRUCHES (2) (Copier)
Une petite dizaine de perruches australes se posent près de nous

 

Le sentier pour se rendre jusqu’à Lapataia est moins sympathique que celui côtier mais on reste enthousiasmé, en plus le temps est clément. On fait un détour pour aller jusqu’au Mirador de la Baie et sur le retour nous nous retrouvons nez à nez avec un Renard Roux !!! On n’en croit pas nos yeux, il se balade tranquille sur le sentier avant de bifurquer dans les fourrés à quelques mètres de nous

 

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Un renard roux qui vient à notre rencontre

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On arrive à la baie vers 16H30 assez pour faire un tour avant l’arrivée du bus. On voit le fameux panneau qui indique la fin de la Route nationale 3 prolongement de la Panaméricaine, route de plus de 17 000 km dont le départ est en Alaska !!!

 

Plus que 17 848 km et on est en Alaska !
Plus que 17 848 km et on est en Alaska !

 

  • Le sentier Guanaco qui monte jusqu’au sommet du Cerro Guanaco

Pour notre deuxième journée dans le Parc, nous décidons de prendre de la hauteur et de tenter l’ascension jusqu’au sommet du Cerro Guanaco. On commence notre randonnée depuis le Lago Roca que l’on longe pendant une demi-heure, après on prend le sentier qui monte, qui monte… J’aurais bien apprécié avoir des bâtons de randonnée pour l’occasion car le premier kilomètre grimpe sévère.

On arrive à un premier mirador qui nous donne une vue sur le Lago Roca, superbe. Après on enchaîne sur une traversée d’une forêt, le soleil est de la partie donnant une lumière magnifique. On voit la fin de la forêt et là les choses se compliquent, la boue est omniprésente, difficile de l’éviter si ce n’est en marchant sur les racines des arbres. Malheureusement la forêt s’achève est on se retrouve devant un champ de boue due à de la neige fondue, à certains endroits plus de 15 cm de boue : de quoi bien plonger le pied. J’en ferai d’ailleurs l’amère expérience 😦 Beurk

On trouve enfin le chemin pour se rendre jusqu’au Mirador, et là on a un spectacle grandiose des environs, on voit plusieurs lacs, la baie Lapataia. Le temps est superbe et il reste assez de poudreuse à certains endroits pour faire une bataille de boules de neige 🙂

Parc 2 (12) (Copier)Parc 2 (11) (Copier)Parc 2 (8) (Copier)

La neige et la boue étant très présentes sur le sentier menant jusqu’au sommet, on décide de faire rebrousse chemin. On redescend donc de notre Mirador en retraversant la gadoue avec plus de réussite qu’à l’aller. Après quelques chutes dans la descente (surtout pour moi), on arrive de nouveau au bord du Lago Roca et on décide de faire une partie du sentier Hito XXIV. Sur le chemin, on entend un bruit caractéristique, le tac tac et le cri des piverts, deux mâles et une femelle sont en train de faire des trous dans les arbres et se laissent admirer pendant une dizaine de minutes.

Un pivert mal se demandant où il va planter son bec !
Un pivert mal se demandant où il va planter son bec !
Le célèbre pivert prend la pose !
Le célèbre pivert prend la pose !
Tac ! Tac ! Tac
Tac ! Tac ! Tac
Et voilà le résultat ^^
Et voilà le résultat ^^

Autant Ushuaia, nous a laissé quelque peu insensible à son charme, autant le Parque Nacional Tierra del Fuego nous a séduit, par ses forêts australes qui ont des airs de forêt enchantée et par la rencontre avec ses habitants à 4 pattes ou à plumes.

 

  • Laguna Esmeralda

Nous avons également consacré un jour de randonnée à la laguna Esmeralda qui se situe à une vingtaine de kilomètre d’Ushuaia. Cette journée fut pleine de surprise. Après un transfert en bus réservé depuis notre hostal, nous arrivons donc au début du sentier qui traverse tout d’abord une forêt australe. Ensuite nous arrivons à une première lagune où les castors ont joué des dents, un immense barrage a été construit.

Les castors n’ont jamais été présents dans cette partie du monde. Ils ont été introduits il y a quelques dizaines d’années par le gouvernement argentin pour faire du commerce avec leur fourrure. Au départ, ils étaient maintenus en captivité, mais ils se sont très vite adaptés à la région et à l’absence de prédateurs. Ainsi, leur fourrure est devenue rêche, laide et inutilisable. Les argentins ont eu la mauvaise idée de les mettre en liberté sans se poser de question, et ce fut la catastrophe…  ils se sont donc très rapidement adaptés et l’absence de prédateurs leur ont permis de très très rapidement se multiplier et d’envahir la Terre de Feu. Ils ont complètement transformé les paysages où ils vivent, coupant des arbres qui demandent des dizaines d’années pour croitre (au Canada, les arbres poussent beaucoup plus rapidement, alors ça pose nettement moins de problèmes). En effet, les arbres de Patagonie doivent grandir dans des conditions difficiles : beaucoup beaucoup de vent, le froid, etc… ce qui fait qu’il leur faut beaucoup d’énergie pour survivre, et ainsi, ils poussent lentement, très lentement. A certains endroits, le gouvernement a essayé d’introduire d’autres espèces pour arranger les choses, comme des visons !!! Cela n’a fait qu’empirer les choses. Des chasseurs canadiens ont été payés des fortunes pour réduire la présence de ces animaux, mais en vain…

Barrage de castors
Barrage de castors

 

Ensuite, le sentier continue dans la forêt et là magie de l’automne australe, il commence a neiger. Les flocons ont quelque chose de magique, la neige avec son blanc illumine les paysages déjà magnifiques.

Cependant, au niveau du sentier les choses se compliquent, pour arriver jusqu’à la lagune il faut traverser un champ de boue, oui j’ai bien dit un champ de boue. On arrive après de nombreuses glissages jusqu’à la lagune, d’une couleur bleu lacté rappelant son originaire glaciaire.

 

Esmeralda (9) (Copier)

Esmeralda (1) (Copier)

Comme on a du temps, on se dit que l’on va faire le tour de la lagune, on aime bien faire le tour des choses 🙂 Le sentier n’est pas très bien tracé et nous ne sommes pas les seuls à nous perdre pour faire le tour, pataugeant dans la gadoue, les ruisseaux qui rejoignent la lagune. Après de nombreuses hésitations, on arrive enfin à revenir à notre point de départ sur la plage de la lagune. Il n’y a plus qu’à retraverser le champ de boue et on sera ravi de prendre une douche.

 

Le sentier de la lagune d’Esmeralda est normalement une balade du dimanche pour de nombreux argentins, mais les conditions météo l’on transformé en vrai expédition gadoue. On est content d’en avoir finit avec le chemin et nous retrouvons le parking où notre bus doit venir nous retrouver. Il est 17h30, le bus doit arriver vers 18h. Nous sommes 3 à attendre avec un Allemand. Ça caille, le vent souffle et toujours pas de bus. Aucun abri pour se protéger des conditions. 18H15, 18H30… toujours pas de bus. On se concerte, l’Allemand a un téléphone Argentin, Fab tente donc d’appeler la centrale de Bus pour leur expliquer la situation. On ne comprend pas vraiment leur explication et on décide d’opter pour une solution de repli, le Stop. Après 15 minutes un papa argentin et sa fille s’arrêtent pour nous amener jusqu’au Ushuaia, ouffff

 

Nous nous sommes évidemment largement promenés en ville, toutes les infrastructures nécessaires sont présentes. Mais la ville manque d’âme, l’avenue principale est remplie de magasins de souvenir et de magasins de sport. L’avantage c’est que la ville ne manque pas de restaurant et d’hôtel pour se réconforter après une journée de randonnée.


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